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Métiers dans la cybersécurité : les 3 axes pour développer leur attractivité

Le | Gestion des talents

Si l’engouement des professionnels pour le domaine de la cybersécurité est palpable, les résultats sont plus mitigés en évoquant leurs conditions de travail et la reconnaissance sociale de leurs métiers, selon l’Observatoire des métiers de la cybersécurité de l’ANSSI avec la DGEFP et l’Afpa.

Métiers dans la cybersécurité : les 3 axes pour développer leur attractivité
Métiers dans la cybersécurité : les 3 axes pour développer leur attractivité

Rigueur, réactivité et proactivité. Telles sont les principales aptitudes citées par les professionnels qui exercent des métiers dans la cybersécurité.

L'ANSSI (Agence nationale de la sécurité des systèmes d’information) a publié son enquête annuelle sur l’attractivité et la représentation des métiers de la cybersécurité du point de vue des professionnels.

Elle est réalisée par l’Observatoire des métiers de la cybersécurité avec la DGEFP et l’Afpa.

Voici quelques tendances relevées dans cet Observatoire. L’un des points faibles du secteur étant sa faible féminisation (proche de 10 % des effectifs globaux).

Un secteur créateur d’emploi pour 96 % de ses professionnels

Visions Tout à fait et plutôt oui ( %) Tout à fait ( %)
D’importance majeure 99 % 82 %
Créateur d’emploi 96 % 74 %
En évolution permanente 96 % 63 %
Secteur d’avenir/Proposant des métiers d’avenir 95 % 59 %
Offrant de réelles opportunités de carrière 91 % 54 %
Innovant 92 % 50 %
Proposant une large diversité de métiers 90 % 51 %

Lorsque l’on demande aux professionnels de la cybersécurité de s’exprimer sur un panel de propositions en lien avec l’importance du domaine, le résultat est quasi-unanime : ils adhèrent à plus de 90 % aux propositions avancées.

Ces résultats illustrent une représentation positive du secteur.

Des perceptions qui varient selon les familles de métiers

  • 88 % des professionnels du secteur sont « tout à fait et plutôt d’accord » avec la proposition indiquant que la cybersécurité propose des salaires attractifs.
    • Cette part descend à 42 % pour ceux se disant « tout à fait d’accord » avec cette idée.
  • Ils sont 60 % de travailleurs de la cybersécurité à être « tout à fait et plutôt d’accord » en adéquation avec l’idée selon laquelle le secteur offre de bonnes conditions de travail.
    • 15 % sont « tout à fait » d’accord avec cela.
  • 41 % des individus exerçant dans la cybersécurité indiquent être « tout à fait et plutôt d’accord » avec le fait qu’elle permet de concilier vie privée et vie professionnelle.
    • Ils sont 9 % à être « tout à fait » d’accord avec ce point.

Perception de la cybersécurité par les professionnels selon leur famille métier - © D.R.
Perception de la cybersécurité par les professionnels selon leur famille métier - © D.R.

Un secteur formateur selon 95 % des professionnels

L’enquête identifie un défaut de connaissance des métiers du secteur. Elle indique que les métiers de de consultant en cybersécurité ou pentester sont les plus facilement identifiables pour les jeunes en formation ou le grand public. Ils sont plus souvent mentionnés dans les médias.

La méconnaissance des métiers du secteur entraîne des mauvaises représentations de leurs réalités.

  • Les professionnels de l’ensemble du secteur sont 97 % à être tout à fait et plutôt d’accord avec l’idée que le terme « exigeant » est un qualificatif adapté pour parler de leur secteur.
    • Ils sont 58 % à être tout à fait d’accord.
  • 95 % de l’ensemble des professionnels indiquent être tout à fait et plutôt d’accord avec le fait que « formateur » est un mot qui convient à leur activité.
    • 45 % disent être tout à fait d’accord avec ce qualificatif appliqué à la cybersécurité.
  • Le terme « innovant » est cité par 90 % des actifs du secteur.
  • 88 % des professionnels disent être tout à fait et plutôt d’accord avec l’expression « travail en équipe » pour qualifier leur secteur.
    • Ils sont 47 % à être tout à fait d’accord.

66 % des individus en formation associent le qualificatif « solitaire » aux métiers de la cybersécurité. Il est mentionné par 44 % des profils en informatique, contre 30 % des professionnels.

Des métiers majoritairement exercés par des hommes selon 90 % des sondés

  • 90 % des professionnels s’accordent tout à fait ou plutôt à dire que les métiers de la cybersécurité sont exercés majoritairement par des hommes. 46 % sont tout à fait d’accord avec cette affirmation.
  • 65 % se déclarent en accord tout à fait ou plutôt avec l’idée que les métiers de la cybersécurité sont exercés par des personnes très qualifiés. 19 % sont tout à fait d’accord à cette idée.
  • 64 % sont tout à fait ou plutôt d’accord avec l’idée que c’est un secteur ouvert aux personnes en reconversion professionnelle. 17 % en sont tout à fait convaincus.

La communication pour favoriser l’attractivité du secteur

Comment développer l’attractivité des métiers de la cybersécurité ? - © D.R.
Comment développer l’attractivité des métiers de la cybersécurité ? - © D.R.

Les propositions des professionnels quant au développement de l’attractivité des métiers de la cybersécurité se répartissent en trois thèmes :

  • 65 % parlent de la communication.
    • Le type d’action revenant le plus sous ce thème est de mieux communiquer sur la diversité des métiers (60 %).
      • L’enquête propose 3 pistes de progression éducative :
        • Des actions de sensibilisation dès le primaire,
        • Des initiations et des contenus pédagogiques pour les collégiens,
        • Des spécialisations pour les lycéens avec des options numériques et cybersécurité.
  • 27 % mettent en avant la structuration de la filière métier.
    • L’action la plus plébiscitée est le développement de l’alternance (46 %).
  • 8 % citent les conditions de travail.
    • 39 % des professionnels sont pour une amélioration de ces conditions, notamment en termes d’horaires et d’équilibre entre vie privée et vie professionnelle.

Des soucis spécifiques entre le public et le privé

  • La création d’une école de formation cybersécurité pour la fonction publique a été citée afin d’institutionaliser la reconnaissance de ces métiers.
    • Certaines propositions suggèrent une réflexion globale dans le cadre d’une GPEC au niveau étatique » pour le secteur public.
  • Les professionnels du privé mettent en avant le manque de lisibilité des possibilités d’évolution entre les métiers ou les domaines de compétences.
    • Les possibilités d’évolution se font souvent vers des compétences organisationnelles et plus rarement dans la poursuite de spécialisation technique.

Il est également possible de découvrir la vision des étudiants en formation dans le monde cyber en consultant l’intégralité de l’Observatoire 2023 des métiers de la cybersécurité.

Profils des répondants à l’Observatoire 2023 des métiers de la cybersécurité

• 2252 répondants au questionnaire ;
• 50 % ne sont pas « natif cyber », ce qui signifie qu’ils n’ont pas nécessairement suivi de formation dans ce domaine mais qu’ils se sont réorientés vers la cybersécurité au cours de leur carrière ;
• 24 % d’entre eux exercent le métier de « RSSI » et 15 % de « consultant en cybersécurité » ;
• 40 % d’entre eux travaillent dans des grandes structures (plus de 5000 salariés) ;
• 84 % sont des hommes, 14 % sont des femmes, 2 % ont sélectionné « autres ou ne souhaitant pas répondre ».

Concepts clés et définitions : #GPEC ou Gestion Prévisionnelle de l’Emploi et des Compétences