IA au travail : un intérêt croissant en France mais des vues divergentes d’exploitation

Une utilisation de l’IA au travail en demi-teinte est perçue en France. Telle est la tendance observée par Slack, la plateforme collaborative de Salesforce, dans le cadre de son étude réalisée en janvier 2024 par son Workforce Lab.

Voici les principaux enseignements du rapport avec un focus sur la France alors qu’il porte initialement sur 6 pays (Royaume-Uni, France, Allemagne, Australie, Etat-Unis, Japon). 

IA au travail : la productivité au coeur de l’adoption

Progression en France

• 22 % des salariés déclarent « avoir utilisé un outil d’IA au bureau » au 4ème trimestre 2023. L'évolution correspondrait à une hausse de 10 % observée par rapport au trimestre précédent. 

Par outil IA, on parle bien d’un outil conversationnel de type IA générative issu d’OpenAI (ChatGPT), d’Anthropic (Claude) ou de Mistral AI exploité sur le lieu de travail.

• L’étude Slack montre aussi que 32 % des employés de bureau français ont déjà utilisé des « outils d’automatisation » dans le cadre de leur travail.

Parmi les répondants qui ont déclaré avoir utilisé des outils d’IA et d’automatisation dans le cadre de leur travail, 71 % déclarent que ce type de technologie améliore leur productivité.

Les tâches pour lesquelles les employés de bureau voient le plus de valeur ajoutée de l’IA sont :

• l’automatisation des flux de travail (47 %),
• l’aide à la rédaction (42 %),
• le résumé de contenus (31 %)

Un paradoxe avec l’IA 

Si l’adoption de l’IA au travail s’accélère, la perception des employés français quant au potentiel de l’IA pour améliorer leur efficacité au travail met en lumière un paradoxe : 

• 44 % d’entre eux se déclarent enthousiastes à l’idée que l’IA remplace des tâches de leur emploi actuel,
• 23 % sont dans l’expectative,
• 33 % se disent préoccupés par cette même idée.

IA au travail  : un manque de consignes claires

• La perception paradoxale de l’utilisation de l’IA par les employés de bureau français est liée au manque de consignes émises par les directions en entreprise. 
  • 42 % des salariés interrogés déclarent n’avoir reçu aucune orientation de la part de leurs dirigeants ou de leur organisation sur la manière d’utiliser les outils d’IA au travail.
  • Un manque d’instruction qui peut empêcher l’expérimentation de l’IA au sein des entreprises.

• Les dirigeants des organisations interrogées en France sont conscients du problème :
  • 84 % d’entre eux ressentent une certaine urgence à intégrer l’IA générative dans leur organisation ;
  • 59 % d’entre eux font état d’un degré d’urgence élevé.

Futur de l’IA au travail : « gagner en valeur ajoutée »

Côté employé : des tâches rébarbatives à automatiser en priorité

Les employés de bureau interrogés en France déclarent consacrer 36 % de leur temps de travail à des tâches qui sont « de faible valeur, répétitives ou qui ne contribuent pas de manière significative à leurs fonctions principales ».

• Lorsqu’ils sont interrogés sur les tâches qu’ils aimeraient voir être accomplies par l’IA ou l’automatisation, les employés de bureau français citent :
  • le traitement administratif et de la saisie de données (31 %),
  • la mise à jour régulière de systèmes ou de fichiers (25 %),
  • la gestion des e-mails et messages (23 %).

Côté employeur : une vision IA davantage orientée stratégie

• 25 % des dirigeants d’organisations en France souhaitent que l’intégration de l’IA dans les activités de l’entreprise permet de mettre l’accent sur la stratégie plutôt que sur les tâches routinières.

Parmi les autres avantages de l’intégration de l’IA, les dirigeants citent :

• « Nous avons tous des tâches à accomplir qui ne font pas partie de notre description de poste, mais qui sont nécessaires au bon fonctionnement de l’entreprise. C’est ce qu’on appelle le “travail dans le travail”.
• Mais si l’employé de bureau consacre en moyenne 2 jours entiers chaque semaine à ce “travail dans le travail”, c’est un problème et une opportunité pour l’IA et les outils d’automatisation de mettre notre énergie au service des activités qui comptent », commente Christina Janzer, Vice-présidente senior en charge des études et de l’analytique chez Slack.

Pour accéder à une perspective de l'étude de Slack par le Workforce Lab.