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« Nous souhaitons passer de 40 à 100 millions d’euros de chiffre d’affaires d’ici trois ans », Viviane Chaine-Ribeiro

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Lefebvre Software, éditeur intégrateur de solutions de gestion d’entreprise, entend devenir un acteur européen significatif. Après quatre acquisitions en quatre ans, le groupe s’est affranchi des Editions Lefebvre Sarrut en opérant un LMBO. Les explications de sa présidente, Viviane Chaine-Ribeiro

En quoi consiste cette opération de levée de fonds ?

Nous souhaitons atteindre un chiffre d’affaires de 100 millions d’euros d’ici trois ans (contre 41 millions aujourd’hui) à la fois par une croissance organique et par croissance externe. Ainsi, les 92 % des actions détenues jusqu’ici par les éditions Lefebvre Sarrut ont été transférés aux managers et salariés de Lefebvre Software d’un côté (à hauteur de 16 %) et à deux fonds d’investissement de l’autre : CIC LBO Partners et Women Equity Partner.

Combien de vos salariés ont pris part à cette opération ?

43 salariés de Lefebvre Software ont investi dans ce projet d’entreprise. Les profils d’investisseurs sont variés puisqu’ils concernent des fonctions touchant à tous les métiers de l’entreprise, de l’Assistante au Manager.

Comment ont réagi les Editions Lefebvre Sarrut ?

Lorsque j’ai repris Lefebvre Software en 2007, cette filiale perdait de l’argent et nous avions passé un accord. Je m’engageais à tenter de redresser la situation et en échange, ils s’engageaient à me laisser poursuivre l’histoire de l’entreprise de façon autonome dans un délai de trois à cinq ans pour la faire croître et la rendre plus européenne. En finançant le redressement et en faisant confiance à mon équipe de management, ils ont contribué au succès de l’entreprise. Je pense que l’entreprenariat familial est extrêmement solide et que c’est une grande leçon en ce moment, quand ont voit des banques frileuses à soutenir des PME.

Quels sont vos axes de développement pour les prochains mois ?

Sur nos produits finance et CPM, nous sommes en frontal avec nos compétiteurs SAP ou Oracle. Nous souhaitons développer plus encore nos solutions en matière de RH notamment en réalisant une nouvelle acquisition. Je souhaiterai pouvoir offrir des produits plus anglo-saxons car ils sont généralement plus tournés sur la gestion des RH qu’en France. Ici, nous avons tellement de législation sur le sujet que nos produits s’occupent du législatif et moins du pilotage du capital humain à proprement parler.

D’autres projets pour 2012 ?

Nous sortons une solution de gestion électronique mensuelle et informatisée des Intra-groupes appelée Talentia intercompany « cloud ready ». Comme le cloud constitue une toute autre façon de travailler, nous avons choisi de le développer sur un produit de niche  afin d’apprendre, de tester notre façon de le traiter, de le vendre, de soutenir nos clients. Nous voulons être de vrais spécialistes donc nous devons prouver qu’on développe un véritable savoir-faire. Et une fois qu’on aura bien pris le rythme, d’autres produits cloud suivront.

Propos recueillis par Fiona Collienne