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Accenture s’appuie sur les neurosciences pour recruter

Le | Solutions d'évaluation

En matière de recrutement digital, Accenture est dans un processus d’amélioration continue ! Après avoir utilisé un serious game pour recruter ses juniors, le cabinet de conseil se tourne vers une application mobile de préqualification s’appuyant sur les neurosciences et permettant d’évaluer les compétences des candidats avant de les convier en session de recrutement

Accenture s’appuie sur les neurosciences pour recruter - © D.R.
Accenture s’appuie sur les neurosciences pour recruter - © D.R.

Pour attirer les profils juniors, Accenture a toujours mis les petits plats dans les grands !

Il y a six ans, le géant du conseil s’est tourné vers Daesign pour s’outiller d’un serious game permettant d’évaluer les capacités d’analyse et de prise de décision de ses potentielles recrues.Un premier pas qui lui a permis de prendre conscience des avantages de la gamification dans les processus RH. Aujourd’hui, Accenture modernise de nouveau son cycle d’embauche avec l’application Goshaba qui embarque, elle aussi, des activités ludiques.

ʺNotre serious game commençait à dater. Etant donné l’explosion du mobile, nous avons donc cherché un dispositif accessible depuis les smartphones, fortement gamifié et qui nous permettrait d’être plus sélectif dans notre manière de recruterʺ, explique Florence Réal, directrice du recrutement d’Accenture.

Car au-delà du volume de candidatures reçus - toujours plus important - le cabinet de conseils doit faire face à une autre difficulté : présenter ses métiers.

ʺLes métiers du conseil sont abstraits. Nous recrutons 1500 nouveaux collaborateurs par an, dont 2 tiers de stagiaires, d’alternants et de jeunes diplômés. La majorité ne sait pas vers quel poste s’orienter. Notre futur outil se devait donc d’accompagner les candidats sur ce point.ʺ

Une application qui évite les biais cognitifs

Pour répondre à tous ces objectifs, Accenture s’est tourné vers la start-up Goshaba. ʺCe qui nous a plu dans leur outil, c’est sa fiabilité. Il s’appuie sur les neurosciences, ce qui nous permet de réduire les biais cognitifs lorsque nous évaluons des candidatsʺ, précise-t-elle.Concrètement, l’application mobile est proposée aux candidats juniors conviés en sessions de recrutement : elle prend la forme d’un test combiné à plusieurs mini-jeux (type Candy Crush) ʺL’enjeu de cette application est de nous permettre d’évaluer les aptitudes intellectuelles, les capacités d’analyse et de synthèse de nos candidats, mais aussi leur savoir-être, notamment l’écoute. Nous avons également l’opportunité de tester leur niveau en langues, au travers d’une compréhension de texte volontairement difficileʺ, raconte Florence Réal. Les résultats de ces tests sont ensuite décryptés par les responsables de recrutement qui accueillent ces candidats en entretien. ʺPour l’instant, nous sommes dans une phase pilote. Dès que nous aurons administré ce test à un nombre suffisant de candidats, nous pourrons étalonner l’outil, déterminer un niveau de sélection minimum et ainsi recevoir, en entretien, uniquement ceux qui auront obtenu de bons résultatsʺ, explique la directrice du recrutement.

Un recrutement non discriminant

Avec cette solution, qui devrait être déployée auprès de tous les candidats juniors dès le mois de septembre, Accenture a ouvert son recrutement à de nouveaux profils.

ʺLe premier critère de sélection était auparavant la formation. Nous nous coupions donc d’une partie des candidats intéressants qui étaient issus d’écoles que nous n’avions pas identifiées comme prioritaires. Ce test d’évaluation nous permet donc de considérer tous les candidats, quelle que soit leur formationʺ, explique Florence Réal.

Pour être conviés en entretien, ces candidats devront toutefois être patients. Alors que le temps de passation des tests diminue depuis plusieurs années, celui proposé par Goshaba est compris entre 30 et 40 minutes. ʺLes tests sont découpés en plusieurs étapes. A chacune d’entre elles, les candidats sont invités à poursuivre leur évaluation par le biais de jeux et de moyens de rétention. Tout est donc mis en œuvre pour qu’ils aillent jusqu’au boutʺ, rassure-t-elle.

Si toutefois les candidats « digital natives » venaient à abandonner, Accenture rectifierait le tir. ʺContrairement aux serious games qui sont des formats statiques dans le temps, l’application mobile peut évoluer au fil des mois et donc s’adapter aux attentes des candidats et à nos besoinsʺ, conclut-elle.

Aurélie Tachot