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Les MOOC prennent de l’ampleur en France

Le | Digital learning

La France affiche sa volonté de rattraper son retard dans le développement des MOOC. Le gouvernement, par la voie du Ministère de l’Enseignement Supérieur, a annoncé la création de 300 cours en ligne ces trois prochaines années. Les grandes écoles et les organismes de formation continue sont également sur le qui-vive

Les MOOC prennent de l’ampleur en France
Les MOOC prennent de l’ampleur en France

Les MOOC, l’acronyme pour Massive Open Online Course, se développent de plus en plus à l’échelle hexagonale. Maintenant que Geneviève Fioraso, Ministre de l’enseignement supérieur, en a fait l’une de ses priorités en promettant la création de la plateforme France Université Numérique (FUN) et l’ouverture de 300 cours en ligne d’ici 2016, de nombreux établissements de formation travaillent sur ce nouveau format pédagogique. « La France accuse un retard d’environ deux ans par rapport aux Etats-Unis. Même s’il reste modeste, le coup d’accélérateur donné par le gouvernement devrait toutefois permettre aux MOOC de prendre de l’ampleur dans l’hexagone », assure Matthieu Cisel, doctorant à l’ENS Cachan. Cinq ans après que les universités américaines se soient positionnées sur le marché, les grandes écoles françaises comme Centrale Lille, Polytechnique, l’EM Lyon et Télécom SudParis investissent en effet le segment et défendent leur place dans cette nouvelle compétition du savoir. HEC Paris proposera, dès février sur la plateforme Coursera, deux enseignements en ligne. Le premier, en anglais, portera sur le droit européen. Le second, en français, abordera la finance d’entreprise. Quoi qu’il en soit, « ce sont les thématiques d’ordre général liées au management, à la gestion de projet et à l’entreprise qui semblent les plus populaires », note Matthieu Cisel. Celles portant sur le droit, l’économie, la géopolitique, l’informatique et l’entrepreneuriat suscitent également un vif intérêt.

Carton plein pour les premiers MOOC

Les universités et les grandes écoles n’ont toutefois pas l’apanage des MOOC. Même s’ils voient dans ce nouveau format d’apprentissage une menace pouvant mettre à mal leur modèle économique, les organismes de formation continue s’y intéressent également. Et pour cause : « environ 80 % des personnes qui suivent aujourd’hui un MOOC ont terminé leurs études. Près de 63 % sont titulaires d’un diplôme de niveau Bac+5 », souligne Matthieu Cisel. L’organisme First Finance a, par exemple, lancé un MOOC sur l’analyse financière. Animée entre novembre et décembre 2013 par Pascal Quiry, professeur affilié à HEC, cette première édition gratuite a rassemblé près de 10 000 participants durant cinq semaines. Elle était composée de séquences vidéo de 10 à 15 minutes, de quizz d’évaluation, d’une étude de cas en fil rouge, d’une vidéo live de 45 minutes animée par le professeur, d’une vidéo point d’étape, d’un forum d’échange et, pour ceux qui le souhaitaient, d’une évaluation aboutissant à une attestation de réussite moyennant une cinquantaine d’euros… « Ce mode d’apprentissage constitue une réponse innovante à l’évolution des besoins de formation des experts de la finance. Au vu du succès rencontré lors de notre première session, nous avons créée le portail First Business MOOC regroupant tous les cours que nous allons organiser en 2014 », explique Bertrand Serna, en charge du marketing chez First Finance, qui table sur la création d’une vingtaine de MOOC cette année.

Aurélie Tachot