Recrutement
&
talents

« Sur Talent.io, ce sont les entreprises qui postulent auprès des développeurs », Nicolas Meunier, Talent.io

Le | Site emploi spécialisé

Après Breaz, c’est au tour de Talent.io de se positionner sur le marché des développeurs. Presque un an après un tour de table de 2 millions d’euros auprès de fonds d’investissements et de business angels, la plateforme de mise en relation, qui est déjà plébiscitée par 1200 entreprises, connaît une croissance rapide. A tel point que la start-up se développe déjà à l’international, comme l’explique Nicolas Meunier, co-fondateur issu de l’Université Stanford

« Sur Talent.io, ce sont les entreprises qui postulent auprès des développeurs », Nicolas Meunier, Tal - © D.R.
« Sur Talent.io, ce sont les entreprises qui postulent auprès des développeurs », Nicolas Meunier, Tal - © D.R.

Qu’est-ce que Talent.io ?

Talent.io est une plateforme qui met en relation des entreprises innovantes et des développeurs en recherche active d’un nouveau poste. Je l’ai lancée avec deux associés début 2015, après avoir constaté que les sociétés technologiques étaient toutes confrontées à la même difficulté : celle de recruter des ingénieurs informatiques compétents, qui sont des profils plutôt pénuriques sur le marché. Pour autant, notre plateforme n’est pas un jobboard. Sur Talent.io, ce sont les entreprises qui candidatent auprès des développeurs, et non l’inverse.

Comment la mise en relation s’effectue-t-elle ?

Entre 1500 et 2000 développeurs s’inscrivent sur Talent.io chaque mois. Toutefois, nous ne mettons en avant que 5 à 10 % d’entre eux. Concrètement, tous les lundis, nous valorisons, pendant une durée de deux semaines, 50 profils que nous avons pré-qualifiés et nous invitons les entreprises à contacter directement ceux qui les intéressent le plus ! Via leur espace personnel, les recruteurs peuvent accéder à des outils de suivi du processus RH mais aussi des fonctionnalités collaboratives pour associer les managers dans les recrutements.

Comment pré-qualifiez-vous les candidats ?

Une équipe de recruteurs IT se chargent d’étudier le profil des développeurs sous l’angle technique. Ils regardent les postes qu’ils ont occupés, les technologies qu’ils maîtrisent et les références qu’ils affichent. Ils consultent certains sites comme Stack Overflow, dans lesquels les développeurs mettent en avant les codes qu’ils utilisent. Après ce premier filtre, notre équipe mène des entretiens téléphoniques de présélection. A l’issue de cette étape, si des doutes persistent, notamment sur les profils juniors, nous leur faisons passer des tests de raisonnement informatique.

Sur quels critères sélectionnez-vous les entreprises qui accèdent à vos profils ?

Aujourd’hui, environ 1200 entreprises de toutes tailles sont inscrites sur notre plateforme, notamment BlaBlaCar, Ubisoft, Deezer, Leetchi, Adobe, Uber… Nous les sélectionnons en fonction de la qualité de leur équipe R&D en interne, le caractère innovant des projets sur lesquels elles travaillent mais aussi la fluidité de leurs processus de recrutement. Si celui-ci est très lent et caractérisé par un nombre trop important d’entretiens, nous ne les retenons pas. Car sur Talent.io, les développeurs sont généralement recrutés en deux semaines maximum.

Quel est votre modèle économique ?

L’accès à notre plateforme est gratuit. Notre monétisation repose sur trois leviers. Dans le premier, nous prélevons 15 % du salaire annuel brut du développeur recruté, au moment de sa prise de poste. Le second, qui s’adresse plutôt aux start-up et PME ayant peu de trésorerie, consiste à prélever 1 % du salaire annuel brut du développeur tous les mois pendant 18 mois. Si la personne recrutée quitte l’entreprise avant ce laps de temps, le paiement s’arrête. Le troisième est un système de monétisation par licence, dont le prix varie en fonction du nombre de recrutements par an.

Quelles sont vos ambitions sur ce marché ?

Aujourd’hui, nous plaçons environ 40 développeurs par mois. Notre objectif est d’atteindre les 600 d’ici la fin de l’année. Grâce à la levée de fonds de 2 millions d’euros que nous avons réalisée en juillet 2015, nous allons poursuivre notre développement en France, notamment à Lyon, Lille, Montpellier et Toulouse, où nous ouvrons des bureaux, mais aussi à l’international. En 2016, nous aimerions être présent dans deux autres pays, par exemple en Allemagne, en Espagne ou en Angleterre, afin de devenir la première plateforme de mise en relation de développeurs d’Europe.

Aurélie Tachot