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« En 2016, nous générerons des revenus avec la diffusion des offres d’emploi », Antoine Jouteau, Le Bon Coin

Le | Site emploi généraliste

Grâce à une audience en forte croissance, la rubrique emploi du Bon Coin continue de challenger les jobboards du marché. Et ce n’est pas prêt de s’arrêter puisque le portail prévoit, en 2016, de monétiser une offre de diffusion d’annonces. L’objectif ? Convaincre les recruteurs des grands groupes, comme l’explique Antoine Jouteau, directeur général du Bon Coin

« En 2016, nous générerons des revenus avec la diffusion des offres d’emploi », Antoine Jouteau, Le Bo - © D.R.
« En 2016, nous générerons des revenus avec la diffusion des offres d’emploi », Antoine Jouteau, Le Bo - © D.R.

Quel regard portez-vous sur l’année qui s’achève ?

Depuis deux ans, la catégorie emploi du Bon Coin enregistre une croissance forte. L’année 2015 aura été marquée par la barre des 200 000 offres que nous avons atteinte et par la typologie d’emplois proposés, qui change. Auparavant, 95 % des offres diffusées concernaient des emplois non cadres. Depuis janvier 2015, la population cadre est davantage représentée, notamment au travers des offres postées par les SSII et les cabinets de recrutement. Nous remarquons également qu’en plus des TPE et des PME, quelques groupes commencent à publier leurs offres sur notre site, même si nous ne disposons pas de solution automatique d’imports d’annonces.

L’audience du site est-elle également en progression ?

Environ 22 millions de visiteurs uniques se rendent, chaque mois, sur le site du Bon Coin. Soit environ 10 % de plus qu’en 2014. La catégorie emploi fait figure de locomotive puisqu’en 2015, elle a enregistré 2,2 millions de visiteurs uniques par mois, soit environ 40 % de plus qu’en 2014, ce qui fait du Bon Coin le premier site emploi privé. L’audience mobile, elle aussi en forte croissance, représente désormais la moitié de notre audience globale. Puisqu’elle croit d’environ un point tous les mois, nous pensons qu’à la fin 2016, elle pèsera plus de deux tiers de notre trafic. C’est l’une des raisons pour lesquelles nous avons gelé notre road map desktop.

Cette année, vous avez également développé de nouvelles fonctionnalités dont la géolocalisation…

Il y a deux mois, à la demande des recruteurs, nous avons effectivement développé une fonction de géolocalisation, qui est l’une des tendances fortes des portails de petites annonces. Elle permet aux candidats de mener une recherche de poste dans un rayon géographique de 10 à 200 kilomètres autour d’eux. En parallèle, nous avons créé une sous-catégorie dédiée à l’apprentissage, sous l’impulsion du gouvernement, qui nous a demandé, avant l’été, de valoriser ce dispositif, qui est un marchepied vers l’emploi. Nous y dénombrons déjà près de 2000 offres, ce qui est un bon début. Cette sous-catégorie va encourager les jeunes candidats à consulter notre rubrique dédiée à l’emploi.

A quand une refonte du Bon Coin ?

C’est l’un des projets que nous mènerons en début d’année prochaine ! Même si nous disposons d’une application mobile, notre prochain site sera développé en responsive design afin de faciliter la navigation des internautes depuis les terminaux mobiles. L’objectif de cette refonte sera de rendre Le Bon Coin plus lisible, ce qui passera également par une nouvelle charte graphique. En 2016, nous lancerons également une nouvelle offre à destination des recruteurs des PME et des grands groupes, qui sera notamment composée d’une solution d’import automatique des annonces d’emploi. Le contenu de cette offre est, pour l’instant, encore confidentiel…

Le lancement de cette offre sera-t-il accompagné d’un changement de modèle économique ?

Avec cette nouvelle offre, notre approche est double : faciliter le travail des recruteurs en développant notre niveau de services et générer des revenus sur la diffusion d’annonces. Pour autant, nous n’avons pas encore défini de modèle économique dans la mesure où il y a de nombreuses manières de monétiser la publication d’offres d’emploi : la publicité, les abonnements premium… Cette approche devrait nous aider à convaincre les 500 plus gros recruteurs de France que Le Bon Coin est un portail qui peut leur permettre de sourcer les meilleurs candidats. Pour autant, cela ne signifie pas que notre ADN va changer : nous resterons un média local avec une approche régionale.

En septembre dernier, votre maison mère Schibsted a pris une participation au capital de la start-up Kudoz. Prévoyez-vous de réaliser de nouvelles acquisitions en 2016 ?

Si nous avons investit dans Kudoz, c’est que l’application, qui séduit les recruteurs des grands groupes, nous ouvre des perspectives sur le marché des CSP+, que nous souhaitons adresser. Pour autant, la start-up reste indépendante et nous n’avons pas pour ambition de faire des développements technologiques avec elle. Le Bon Coin n’a pas de stratégie en matière de partenariats : nous réfléchissons au cas par cas, en fonction des opportunités qui se présentent. Nous étudions environ un dossier par mois, dans tous les secteurs d’activité, et sommes surtout attentifs à la complémentarité de chaque acteur, jeune ou moins jeune, par rapport à notre offre.

Aurélie Tachot