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Le CNAM lance un MOOC sur l’intelligence artificielle

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Parler de l’intelligence artificielle sans susciter la peur relève souvent d’une mission impossible. Pour rassurer les profils qui « diabolisent » l’IA, le CNAM lancera, en janvier 2020, un MOOC sur l’intelligence artificielle. Les explications de Cécile Dejoux, professeur des universités au CNAM.

Cécile Dejoux - © D.R.
Cécile Dejoux - © D.R.

Quel est la genèse du MOOC que vous avez créé ? 

Aujourd’hui, tout le monde parle d’intelligence artificielle et cette médiatisation découlent deux grandes tendances. D’abord, il y a ceux qui ont peur de l’IA : ce sont plutôt des profils non scientifiques, qui pensent que l’IA va prendre la place de l’homme et qui la « diabolise ». Puis, il y a ceux qui essayent de valoriser cette technologie, des profils plus scientifiques qui utilisent un discours technique peu accessible. Ces deux groupes engendrent un frein au développement de l’IA. En France, contrairement aux États-Unis ou à la Chine, nous ne sommes pas suffisamment matures pour rattraper les pays leaders en matière d’implémentation de l’IA. Ce MOOC ambitionne donc d’en vulgariser les grands principes afin de le faire concourir à son développement. Notre objectif est d’expliquer l’IA et de faire comprendre qu’il s’agit d’une technologie collaborative. Or, pour encourager son développement et son implémentation, il faut pouvoir monter en compétences, qu’elles soient techniques ou comportementales.

Si l’intelligence artificielle inquiète, comment impliquer massivement les différents acteurs pour concourir à son développement ?

 Le risque de se faire remplacer par un robot concerne tout le monde. Mais, dès lors que nous comprenons les limites de ce dernier, nous sommes en mesure d’imaginer une nouvelle façon de faire notre métier. C’est là que réside la valeur de l’acculturation à l’IA. Il s’agit d’intégrer l’IA à des professions, pas de les automatiser totalement. Pour les chatbots par exemple, les synthèses vocales ne permettent pas une conversation fluide avec un utilisateur. C’est donc sur ce sujet que les assistants doivent capitaliser pour se démarquer. Les tâches à faible valeur ajoutée sont les premières à être automatisées via l’IA, ce qui laisse plus de temps pour les tâches plus importantes, mais qui implique une montée en compétences, d’où la création de ce MOOC, disponible à l’inscription sur la plateforme FUN. 

Comment ce MOOC se structure-t-il ?

Le MOOC repose sur trois temps forts : la compréhension de nouveau langage (Qu’est-ce que l’IA ? Quels sont ses domaines d’application ? Comment l’alimenter ?), des workshops organisés par des start-up comme Teach on Mars durant lesquels les participants auront la possibilité d'éduquer un robot et l’acculturation des collaborateurs et collègues des bénéficiaires de la formation par la transmission des connaissances acquises lors de ce MOOC. Au terme de ce MOOC, des attestations gratuites seront délivrées. Une certification peut également être commandée par les participants pour 60 euros. L’objectif, c’est de toucher 1 % de la population française pour les rassurer quant à cette technologie émergente en les mettant au cœur des projets d’IA. Même s’ils restent opposés à son développement à l’issue de la formation, nous serons heureux de pouvoir leur donner toutes les clés de compréhension du sujet pour leur permettre de se forger une opinion sur des faits scientifiques.

Cécile Déjoux interviendra dans le cadre de Think RH à l’ESCP Europe Campus Paris Site Montparnasse, le 21/11/2019, sur le thème : « IA : machine à fantasme ou prémisse d’une transformation majeure ? ». Pour vous inscrire, cliquez ici

Par Olivier Morin