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« Il y a beaucoup de fantasmes autour des chatbots »

Le | Sirh saas

PeopleDoc, racheté par Ultimate Software en juillet 2018, a bâti sa réputation sur son offre de coffre-fort numérique avant d’étendre son périmètre à l’automatisation des processus RH. Complémentaire aux solutions traditionnelles, l’éditeur se donne pour objectif de fluidifier la circulation de l’information RH, comme l’explique Benjamin Cadars, vice-président produit

« Il y a beaucoup de fantasmes autour des chatbots » - © D.R.
« Il y a beaucoup de fantasmes autour des chatbots » - © D.R.

Quelle est la couverture fonctionnelle de votre solution ?

Initialement axée sur un service de coffre-fort numérique puis sur la dématérialisation de la feuille de paie et du contrat de travail, l’offre de PeopleDoc s’est, depuis, étendue. Notre objectif consiste désormais à digitaliser un grand nombre de processus RH pour dégager du temps aux gestionnaires RH, les faire monter dans la chaîne de valeur. C’est en étudiant les irritants que subit le personnel RH que nous avons développé notre plateforme de HR Service Delivery en 2016. Elle permet d’automatiser des process répétitifs comme le parcours d’intégration, où il y a un certain nombre de jalons incontournables dans la signature des contrats, le circuit administratif ou la dotation en équipements. PeopleDoc propose une offre transverse pour doter les RH d’outils complémentaires aux solutions des éditeurs traditionnels. Notre objectif est de couvrir tout le cycle de vie du salarié.

Quelle est votre stratégie en matière d’urbanisation RH ?

Notre plateforme de HR Service Delivery s’intègre aux Core HR du marché. Pour s’interfacer à des solutions tierces, nos clients utilisent nos API ou bien notre module d’automatisation et d’orchestration des processus. PeopleDoc multiplie également les partenariats comme avec Adobe pour la signature électronique, Cegid pour la distribution des bulletins de paie, SAP SuccessFactors sur la génération de documents, la signature électronique et l’archivage… Force est de constater que les solutions RH sont de plus en plus portées dans le cloud et donc interconnectables. Elles ont toutes des API mais : comment apporter de la valeur à cette interopérabilité ? Notre objectif à terme consiste à laisser la main aux professionnels RH. A eux de définir les processus qui font sens à leurs yeux !

Allez-vous élargir la couverture fonctionnelle de votre solution ?

Nous allons continuer à développer notre offre d’automatisation et d’orchestration des processus, appelée « Robotic Process Automation » et travailler sur l’ergonomie de l’interface utilisateur. Nous souhaitons également renforcer le volet analytics afin de permettre aux professionnels RH de mieux monitorer leur activité. A partir des données remontées dans les tableaux de bord, ils doivent pouvoir actionner différents leviers. Via notre incubateur, PeopleDoc travaille, par ailleurs, sur la classification automatique de documents et le traitement du langage naturel. Nous cherchons par exemple à comprendre une intention à partir de mots énoncés à l’oral ou à l'écrit afin d’enclencher des actions.

Comment se traduisent les investissements que vous réalisez dans l’intelligence artificielle ?

Nos « PeopleBots » automatisent des processus répétitifs en reproduisant ce que les humains font en une série de clics. Cette automatisation des processus permet de supprimer une grande part du travail de saisie de données. En ce qui concerne le conversationnel, les chatbots constituent un axe de travail mais je pense qu’il y a beaucoup de fantasmes autour de ce sujet ! L’expérience peut être très déceptive. Elle est liée à la qualité de la donnée en amont et intelligence que l’on y met en sortie. Un collaborateur essaie une fois ou deux et, s’il n’obtient pas de réponse pertinente, abandonne. En revanche, avec les nouvelles générations de « voicebots », le pilotage par la voix va prendre de l’essor dans les trois prochaines années. Notre challenge, c’est de travailler sur ces technologies tout en garantissant la sécurité et la confidentialité des données.

Xavier Biseul