Pourquoi les collaborateurs rechignent-ils à utiliser les réseaux sociaux d'entreprise ?

L'éditeur de solutions de "digital analytics" Webtrends dévoilait
récemment un livre blanc sur l'adoption des intranets type SharePoint,
soulevant l'épineuse question de l'usage - et donc de l'intérêt - des
outils collaboratifs en entreprise. Il tente d'expliquer la résistance
souvent constatée lors de la mise en place de ces systèmes internes et
lance quelques pistes pour y remédier.
Webtrends le rappelle d'emblée : le succès d'une plate-forme
technologique en entreprise dépend de l'utilisation qui en est faite par
le personnel. Naïvement, on pourrait croire de prime abord que les
freins liés à l'adoption d'une plateforme collaborative interne sont
technologiques. Mais pour Webtrends, les obstacles en matière d'adhésion
sont avant tout sociaux.
Ils ont peur des répercussions
"Mon entreprise a mis en place un réseau social interne il y a
quelques mois. Tous les employés ont officiellement été invités à y
participer. Dans les faits, personne ne s'en sert car nos chefs veulent
valider toute communication en amont. Je ne me risquerais pas à publier
un message sans permission ; l'outil a donc peu d'intérêt" confie
Valentine, cadre dans une grande banque de financement. Webtrends
constate que "si les employés ont le sentiment que leur contribution
peut porter atteinte à leur crédibilité ou qu’ils ne peuvent communiquer
le fond de leur pensée en ligne, alors ils rechigneront à s’engager".
Leurs managers ne l'utilisent pas
Pour Webtrends, si le manager ne croit pas à l'outil collaboratif,
alors il y a peu de chances qu'il encourage son équipe à s'en servir.
L'éditeur recommande donc aux RH d'inviter d'abord le top management à
participer, sans quoi la mayonnaise aura du mal à prendre - et
l'investissement technologique perdra tout son sens.
Ils ne voient pas l'intérêt
"Yammer a été installé chez nous l'année dernière. Dans mon équipe, peu de personnes l'utilisent. Je n'ai pas de temps pour cela. Sans compter que nous avons beaucoup d'autres outils à notre disposition pour communiquer entre nous" observe Louise, ingénieur dans un grand groupe français de cosmétiques. Une solide campagne de formation et une démarche de conduite du changement accroît la confiance des employés selon l'éditeur. A condition que le management joue le jeu. L'éditeur suggère en outre de récompenser les initiatives pour lancer la machine. "Les premières adhésions et contributions des employés doivent être reconnues publiquement" explique-t-il.