Recrutement
&
talents

Jollyclick rêve d’un réseau social affinitaire

Le | Marque employeur

Pour se démarquer des réseaux sociaux professionnels comme LinkedIn et Viadeo, la startup française Jollyclick joue la carte de la mise en relation par affinités et le respect de la vie privée

Jollyclick rêve d’un réseau social affinitaire - © D.R.
Jollyclick rêve d’un réseau social affinitaire - © D.R.

« Le réseau social qui veut donner du sens au travail », la promesse trouve de l’écho dans la période actuelle. Alors que les jeunes actifs des générations Y et Z placent cette quête de sens en tête des priorités pour leur évolution professionnelle, Jollyclick entend répondre à ces aspirations, en créant un nouveau réseau social professionnel qui soit le reflet de la réalité sociale. « LinkedIn, qui reprend les codes d’un ancien temps avec ses relations hiérarchiques employeur-employé, est daté. Une part croissante de la population française n’adhère plus à cette approche : les entrepreneurs, les freelances, les slashers ou les bénévoles du monde associatif. Ils ont pour point commun d'être leur propre patron », estime Christopher des Fontaines, CEO de Jollyclick. Par ailleurs, les réseaux sociaux professionnels sous-exploitent, selon lui, le potentiel de leurs membres. « L’individu est pris sous le seul prisme professionnel et non dans toute sa dimension. Un avocat le jour peut être DJ le soir, un développeur web peut, quant à lui, cultiver des talents de pianiste. »

Un test de personnalité comme point d’entrée

Créée en décembre 2016 en Lozère, la start-up travaille sur le matching affinitaire. Soit la capacité à mettre en relation des personnes qui, au regard de leurs profils, devraient bien s’entendre et collaborer. Pour ce chantier mêlant psychologie et data science, Jollyclick collabore avec des laboratoires des universités de Montpellier (Epsylon) et de Versailles (David) afin de déterminer ce qui fait qu’un groupe humain réussit ce qu’il entreprend. Concrètement, la plateforme fait passer aux nouveaux membres un test de personnalité de dix questions : le TIPI (Ten Item Personality Measure). Elle leur suggère aussi des mots-clés afin de cerner leurs centres d’intérêts. La mise en relation entre les membres se fait ensuite par une approche « talents » ou « projets ». Différents filtres comme les compétences, la disponibilité et la localisation permettent d’affiner la recherche. Jollyclick se démarque également sur le volet éthique en garantissant l’anonymat des utilisateurs et la protection de leur vie privée. « Nous sommes le seul réseau social à avoir recours à un tiers de confiance », avance Christopher des Fontaines. Il fait appel à Visions, une plateforme de gestion des consentements qui s’assure régulièrement que les utilisateurs ont bien donné leur accord sur l’utilisation de leurs données personnelles tout en garantissant la révocabilité de cet accord.

Une levée de fonds de 800 000 euros bouclée fin 2018

Après avoir levé 300 000 euros en mars 2017 et racheté Teamizy, site de mise en relation de partenaires et associés, Jollyclick a procédé, en décembre 2018, à un second tour de table de 800 000 euros. Parmi les nouveaux entrants, on trouve le fonds d’investissement suédois Reykur et Bpifrance. De quoi financer le développement du réseau social en France et à l’international mais aussi les efforts en R&D dans le domaine de l’intelligence artificielle et de la blockchain. Aujourd’hui, la plateforme revendique une communauté de 4 400 membres dont 400 nouveaux par mois. Selon son PDG, on y retrouve « une grande diversité de profils dont le top 20 des compétences recherchées avec le développeur web ou mobile, l’expert en référencement naturel (SEO) ou le spécialiste en marketing digital mais aussi des artistes, des passionnés de sport ou de jeux vidéo. »

Une nouvelle version de la plateforme est attendue cet été avec un changement de nom à la clé. L’application mobile sur laquelle Jollyclick travaille depuis deux ans sortira, elle, à l’automne. Pour Christopher des Fontaines, l’objectif à terme est de proposer aux organisations - entreprises, associations, collectivités locales… - leur propre réseau afin de favoriser la mobilité interne et la détection de talents. Une première offre devrait être commercialisée en ce sens début 2020.  Ce réseau social privé devrait être connecté avec le réseau social public afin de ne pas reproduire les réseaux sociaux d’entreprise (RSE) qui fonctionnent, selon lui, en vase clos citant, pour exemples, Yammer de Microsoft ou Workplace by Facebook.

Xavier Biseul