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Le DRH a (enfin) droit à une rémunération de dirigeant !

Le | Rémunération

On savait que les DRH avaient gagné leurs galons dans la hiérarchie des fonctions de l’entreprise. La 4e édition du baromètre d’Entreprise et Carrières, réalisé avec Towers Watson prouve également que leur rémunération commence à faire jeu égal avec les autres membres du CoDir

Le DRH a (enfin) droit à une rémunération de dirigeant ! - © D.R.
Le DRH a (enfin) droit à une rémunération de dirigeant ! - © D.R.

Zoom sur les grands enseignements de cette étude, menée en octobre auprès de 7091 professionnels RH.

La rémunération des DRH est en hausse…

La rémunération des DRH varie en fonction de la typologie d’entreprise dans laquelle ils travaillent. Dans une entité dont l’effectif est compris entre 1500 et 4000 salariés, les DRH perçoivent une rémunération monétaire médiane (fixe et variable) de 210 000 euros brut par an tandis que dans une entité moyenne (entre 500 et 1500 collaborateurs), ils peuvent prétendre à 150 000 euros brut (contre 148 000 en 2013). Après avoir accusé un certain retard, le niveau de salaire des DRH évolue et devient « davantage en phase avec la dimension stratégique que prend la fonction », selon Jean-Vincent Ichard, responsable du département enquêtes de rémunération chez Towers Watson.

… et frôle celle des directeurs financiers 

La rémunération des DRH s’aligne avec celles des membres du Comité de direction. Dans une entité de taille moyenne, ce salaire se situe au dessus du directeur juridique (136 000 euros), quasiment au même niveau qu’un directeur financier (160 000 euros) et légèrement en dessous d’un directeur marketing (178 000 euros). « Ce mouvement, qui s’inscrit dans la durée, s’explique par le fait que les entreprises sont désormais conscientes que leur capital humain est leur meilleur atout », estime Jean-Vincent Ichard. Cet effet de rattrapage va-t-il perdurer ? Le responsable de Towers Watson ne s’aventure pas sur ce terrain glissant. « Le phénomène a tendance à se ralentir », indique-t-il.

Des bonus alignés avec ceux des autres

« Si les niveaux de salaire sont étroitement liés aux missions menées, les bonus et les primes dépendent essentiellement des degrés de responsabilités », rappelle Jean-Vincent Ichard. C’est la raison pour laquelle d’une entreprise sur l’autre, elle peut être relativement différente. La 4e édition du baromètre ne révèle pas de grande surprise quant à la part variable des rémunérations des DRH. Les bonus et les primes auxquels ils peuvent prétendre varient de 20 à 30 % de leur salaire fixe, selon la taille de l’entreprise. « Des pourcentages qui font parfaitement écho à ceux des autres directeurs de fonctions support siégeant au Comité de direction », commente-t-il.

La percée des responsables Comp & Ben

D’après le baromètre, les responsables des rémunérations et des avantages sociaux, aussi connus sous le nom de Comp & Ben, arrivent au second rang dans la hiérarchie des salaires. Un expert doté de 12 ans d’expérience peut prétendre à une rémunération annuelle de 81 000 euros brut, soit 4000 euros de plus qu’un responsable des relations sociales qui, lui aussi, a un pouvoir d’action sur la masse salariale et le pilotage des coûts. Si ce profil, encore rare sur le marché, arrive à un tel niveau de rémunération, c’est « que c’est celui qui a le plus d’expertise technique au sein de la DRH et l’un des rares à pouvoir échanger avec la direction financière », commente Jean-Vincent Ichard.

Aurélie Tachot