Formation

« Nous attendons du gouvernement un système de formation professionnelle plus agile », Jean Wemaëre, FFP

Le | Droit de la formation

Confirmé par le Premier ministre Edouard Philippe, le plan d’investissement en compétences de 15 milliards d’euros à destination de la formation professionnelle sera déployé en octobre prochain. Quel regard portent les acteurs du secteur sur cet investissement ? Rencontre avec Jean Wemaëre, président de la Fédération de la formation professionnelle (FFP)

« Nous attendons du gouvernement un système de formation professionnelle plus agile », Jean Wemaëre, F - © D.R.
« Nous attendons du gouvernement un système de formation professionnelle plus agile », Jean Wemaëre, F - © D.R.

Concernant la formation professionnelle, quel diagnostic dresse le gouvernement et quelles solutions propose-t-il ?

Le Président de la République et le gouvernement ont placé la formation professionnelle au cœur des réformes du quinquennat. Ils dressent ce diagnostic, que nous partageons : une nouvelle économie caractérisée par une évolution rapide des métiers. Dans ce contexte, le levier pour sécuriser les parcours professionnels et accompagner la montée en gamme des entreprises est le développement des compétences par la formation professionnelle. En priorité, il est urgent d’investir dans la formation professionnelle des jeunes et des demandeurs d’emploi, en leur permettant d’accéder rapidement à une formation adaptée aux besoins des entreprises. Il faut aussi encourager l’investissement régulier dans les compétences des salariés pour assurer leur employabilité.

Quels sont les changements les plus importants à venir ?

Pendant sa campagne, Emmanuel Macron a affiché la volonté d’une réforme systémique, confirmée depuis par le Premier ministre Edouard Philippe. L’ambition du gouvernement est d’investir massivement dans les compétences des jeunes et des demandeurs d’emploi à travers ce plan d’investissement de 15 milliards d’euros. Il souhaite également réformer en profondeur le système français de formation pour le rendre plus transparent, plus simple et plus efficace. Nous partageons cette volonté. Le système actuel est effectivement trop complexe, opaque et inadapté aux besoins en compétences de la nouvelle économie. Il faut enfin un véritable marché de la formation professionnelle, agile, innovant et proche des besoins des entreprises. Pour cela, il faut désintermédier l’accès à l’offre de formation et replacer le bénéficiaire au centre du système. 

Quel en sera l’impact sur les entreprises et les organismes de formation ?

Le secteur économique de la formation vit actuellement des mutations profondes, accélérées par la loi du 5 mars 2014 mais surtout dictées par l’évolution des attentes des entreprises et des apprenants. La transformation digitale de notre secteur impacte nos métiers et fait exploser la vision traditionnelle du stage et de la formation. Dans ce contexte, les entreprises de formation, et notamment les 600 adhérents de la FFP, s’adaptent et se transforment déjà pour répondre au plus près des évolutions de la demande. La FFP est ainsi lauréate d’un Programme d’Investissements d’Avenir (PIA) pour accompagner la transition digitale des entreprises de formation. Nous souhaitons que la réforme accompagne ces mutations et favorise le développement d’une offre de formation agile, innovante et de qualité. C’est le sens des propositions portées par la FFP dans notre Livre blanc « Libérer la formation » (FFP/Asterès, juin 2016).

Gérald Dudouet