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Une plateforme digitale pour prévenir la souffrance au travail

Le | Bien-être au travail

Alors que de nombreuses études montrent que l’occurrence des risques psychosociaux est en constante progression, le lanceur d’alerte RH Ahrgos dévoile un service en ligne dédié aux salariés en souffrance cherchant une écoute bienveillante. Un outil qui devrait également permettre aux professionnels RH de mieux réagir face aux situations complexes

Une plateforme digitale pour prévenir la souffrance au travail
Une plateforme digitale pour prévenir la souffrance au travail

Après les numéros verts mis à disposition du personnel en situation de souffrance professionnelle, place à la plateforme en ligne Ahrgos ! Derrière leur écran, les salariés sont en mesure de tirer anonymement la sonnette d’alarme quand ils vivent une situation qu’ils ne supportent plus. La solution digitale, dont le serveur est hébergé dans un lieu crypté et sécurisé et non dans l’entreprise, est née en septembre dernier, de l’union entre Bruno Van Overtveld, coach d’Avalon et associés et co-fondateur d’Ahrgos, Vincent Legros, coach, et Christophe Brazier, « technologue », qui a traduit en code informatique l’idée de créer une plateforme numérique d’alerte aux risques psychosociaux.

Bruno Van Overtveld part du principe que « les salariés en souffrance n’appellent pas les numéros d’écoute parce qu’ils ont peur que l’on reconnaisse leur voix  ». C’est la raison pour laquelle au fur et à mesure que le salarié explique son mal être sur Ahrgos, le site rappelle que « l’identité est maintenue secrète » et que « l’espace est strictement confidentiel et sécurisé ». Dans un premier temps, il s’agit de prendre la température. Le salarié connecté à la plateforme sous le code de son entreprise indique s’il est victime de harcèlement sexuel, moral, de discrimination, de violences physiques ou témoin de pratiques frauduleuses, critères plus explicites de l’Organisation internationale du travail (OIT) à l’appui. Puis, un outil de chat en ligne lui est proposé et le dirige vers les interlocuteurs clé ou des aides appropriées au vu de sa situation. Pour le salarié, l’intérêt est donc immédiat : en cinq clics, il lance une alerte et trouve une écoute.

Identifier les racines du mal être

Côté entreprise, la plateforme digitale d’Ahrgos propose également plusieurs avantages. L’employeur a le choix entre demander à un coach externe à l’entreprise de gérer la plateforme, ou missionner des référents, selon la problématique, comme le médecin du travail. Si l’outil ne permet pas aux services des ressources humaines de détecter la personne en souffrance si elle ne le souhaite pas, ses confidences aident à identifier les racines de son mal être. « Si plusieurs alertes apparaissent sur un même site, les RH peuvent, par exemple, recouper avec la date d’arrivée d’un nouveau directeur régional et se renseigner sur ses méthodes de management  », illustre Bruno Van Overtveld.

Plus globalement, la plateforme permet d’enrichir le bilan social de l’entreprise. Car en analysant les données récoltées, les RH sont en mesure de mieux anticiper les RPS : notamment en cas de harcèlement ou bien de conduite du changement aux effets visiblement trop violents si les alertes arrivent en masse. « Ahrgos est particulièrement utile aux entreprises qui fonctionnent en étoile, comme la grande distribution ou les groupes de cliniques par exemple, car le management est éparpillé, ce qui rend les alertes d’autant plus précieuses  », explique Bruno Van Overtveld. Pour l’employeur, à qui il revient l’obligation de sécurité de résultat, Ahrgos constitue ainsi un nouvel outil dans sa palette, mobilisable pour assurer le bien-être de ses salariés au travail.

Rozenn Le Saint