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Tribune - Les RSE : quel intérêt pour l’entreprise ? Quels outils ? par Célia Vedovotto

Le | Marque employeur

Mixer RH et réseaux sociaux pour améliorer les organisations et faire émerger l’intelligence collective, voilà les objectifs de ces RSE (réseaux sociaux d’entreprise) dont l’ambition est de rendre explicites des informations informelles et partager la connaissance tacite notamment en s’appuyant sur l’émergence, la capitalisation et le partage des meilleures pratiques

Tribune - Les RSE : quel intérêt pour l’entreprise ? Quels outils ? par Célia Vedovotto - © D.R.
Tribune - Les RSE : quel intérêt pour l’entreprise ? Quels outils ? par Célia Vedovotto - © D.R.

La création d’un réseau interne de compétences permet de reconnaître les collaborateurs experts.

Les RSE se catégorisent comme suit :

- Social collaboration : la conversation comme nouvelle source de valeur
- Social CRM : le réseau social comme moyen de communication externe
- Social KM : le partage de l’expertise individuelle des collaborateurs
- Social networking : annuaire d’entreprise
- Social messaging : information en temps réel de l’activité des collaborateurs

Moins matures que les réseaux sociaux dits « publics », voici quelques-uns des réseaux les plus connus ou innovants déployés au sein des entreprises :

- Chatter (SalesForce) : permet la création de communautés, d’espaces collaboratifs, l’échange de fichiers, la communication en temps réel entre collaborateurs. La valeur ajoutée réside principalement dans sa technologie, son ergonomie (très proche de FB ou LinkedIn ce qui en facilite l’utilisation et l’appropriation) et sa portabilité. Ce RSE est accessible depuis son smartphone, sa tablette ou son PC.
- Swym (« see what you mean) : chacun a sa page ainsi qu’un espace collaboratif permettant la création de documents à plusieurs.
- Cornerstone Connect : système de gestion de processus RH, ayant intégré des fonctionnalités collaboratives, inspirées des réseaux sociaux (notations) : idéal pour détecter des compétences autres que celles utilisées dans son poste notamment grâce à la participation à des projets internes. La cooptation est facilitée.
- Blue Kiwi a pour but de créer et d’animer soit des communautés internes pour que des collaborateurs travaillent ensemble de façon temporaire ou pérenne, soit des communautés externes avec des fournisseurs et des prestataires.
- Web sphère d’IBM met à disposition un portail pour que le collaborateur puisse accéder à tout ce qui l’intéresse. C’est une sorte d’Intranet très développé.
- Share point propose un partage d’informations en arborescence, et un répertoire très hiérarchisé. La nouvelle version inclut une recherche par mots-clés dans Word, Power Point et Excel.

Pour les enjeux RH, à savoir attraction, développement et rétention des jeunes talents, de nouveaux modes de travail sont à inventer. Les réseaux sociaux, couplés aux nouvelles technologies ont induit spontanément de nouveaux modes de fonctionnement au sein des entreprises, transformant l’organisation, le management, la circulation des informations. Faut-il accompagner ce mouvement ou au contraire le limiter sachant qu’il peut apporter son lot de perturbations mais aussi des avantages vecteurs de changement ?

Quels sont les risques ?

Cacophonie, dispersion, buzz négatif, incohérence entre messages émis et la réalité interne de l’entreprise, incapacité de maîtriser l’ensemble des informations, brouillage voire contradiction des messages, baisse de légitimité, peur de décevoir, perte de temps par rapport aux résultats réels… sont autant de risques évoqués par les DRH pendant l’atelier. Cependant, tous ont des moyens d’être neutralisés. De façon générale, en étant intègre et transparent dans ses propos, l’entreprise favorisera une reconnaissance durable par les acteurs influents tant à l’interne qu’à l’externe qui eux-mêmes emmèneront les détracteurs.

Quels sont les bénéfices ?

Image d’ouverture, de modernité et d’innovation, notoriété naturelle démultipliée, meilleure défense par des collaborateurs en cas de crise d’image, simplicité du relais d’information, multiplication des échanges entre collaborateurs, communication directe avec tous les salariés, meilleure collaboration (développement des compétences et partage d’expériences), co-construction, outil de valorisation de la connaissance et de reconnaissance au service des collaborateurs, confiance des nouveaux entrants sont autant de bénéfices qui ne se mesurent pas directement en termes financiers mais contribuent à la performance de l’entreprise en favorisant un climat social serein et propice au développement. Les collaborateurs ont la parole et peuvent ainsi contribuer à l’amélioration continue de leur entreprise.

Comment assurer la cohérence interne/externe ?

Pour trouver un équilibre entre l’image souhaitée et celle véhiculée par les réseaux sociaux, la veille sur son image permet d’identifier les écarts. S’il y a décalage du fait de la visibilité accélérée des dysfonctionnements, des problèmes ponctuels, et de la vision partielle de l’entreprise donnée par des collaborateurs, il existe deux possibilités de modération :

- celle effectuée par le Community Manager qui va chercher à en comprendre la raison,
- la modération dite « naturelle » de la part de tous les autres collaborateurs qui vont donner des points de vue différents.

Impliquer les collaborateurs pour donner du poids à son réseau interne est crucial, c’est à eux de le faire vivre, il est pour eux. L’entreprise doit se doter de la capacité à répondre rapidement à tout problème via le réseau interne. Elle doit contribuer via des initiatives sociétales concrètes (mécénat, sponsorship, aide sociale à des organismes de soutien aux plus pauvres). Comme c’est à la fois un facilitateur et un émetteur de l’information, la crédibilité du réseau passe par une logique de co-construction : tout le monde a des idées et les met en commun.
Enfin sur les questions de modération et d’animation en interne, cela peut également entrer dans les prérogatives du Community Manager de structurer les initiatives individuelles et collectives en partageant les bonnes pratiques, tout en en laissant émerger de nouvelles.

Célia Vedovotto

A propos de l’auteur :

Tribune - Les RSE : quel intérêt pour l’entreprise ? Quels outils ? par Célia Vedovotto - © D.R.
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Célia Vedovotto

Entrée en mai 2008 chez ConvictionsRH après 2 ans de projets internationaux en Développement RH, Celia accompagne les acteurs du CAC40 dans la refonte de leur Marque Employeur. Ces réalisations récompensées par les meilleures places dans les classements référents disent sa prédilection pour la conception et la mise en œuvre des sites de recrutement et mobilité de demain.