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Le « slashing » ou comment jongler entre plusieurs métiers

Le | Gestion des temps

Selon une étude réalisée par l’Institut Opinionway pour Horoquartz, 29 % des salariés français aimeraient cumuler deux emplois en parallèle. Comment expliquer l’essor de ce phénomène de pluriactivité et qui sont ces slashers ? Focus sur les résultats de cette enquête menée auprès de 2 253 salariés issus des secteurs privés et publics

Le « slashing » ou comment jongler entre plusieurs métiers - © D.R.
Le « slashing » ou comment jongler entre plusieurs métiers - © D.R.

Si le multi-emploi, également appelé slashing, est encore peu répandu en France, ce mode de travail pourrait s’intensifier dans les années à venir. Ainsi, seuls 9 % des salariés sondés dans le cadre de l’étude réalisée pour Horoquartz, déclarent cumuler deux emplois salariés, mais 29 % d’entre eux révèlent qu’ils aimeraient cumuler deux activités s’ils en avaient la possibilité.

Slasher, qui es-tu ?

Ces salariés multi-casquettes sont appelés ainsi en référence à la touche du clavier (/) qui permet de séparer deux éléments. « On retrouve parmi les slashers deux populations distinctes : celle qui subit la situation de multi-emplois et celle qui le fait par choix », observe Thierry Bobineau, directeur marketing au sein d’Horoquartz. Le secteur d’activité a une influence sur la situation de slashing. Des salariés issus de secteurs tels que le BTP (11 %), les services aux particuliers (11 %), ou encore ceux issus du commerce et de l’hôtellerie (11 %), sont ceux qui pratiquent le plus le multi-emplois. « Ce sont des secteurs qui proposent le plus de contrats courts, de temps partiels et d’horaires atypiques à des salariés qui n’ont souvent pas d’autres choix que de cumuler plusieurs emplois pour réussir à boucler leur fin de mois », souligne Thierry Bobineau.

A noter que dans des secteurs plus statutaires comme la banque-assurance, l’industrie ou l’administration, au sein desquels le temps plein en CDI est souvent la norme, seuls 5 % des salariés sont concernés par une activité multi-employeurs. Autre facteur important : le diplôme. Aujourd’hui, plus les salariés sont diplômés et moins ils sont en situation de slashing. On retrouve ainsi plus de personnes travaillant pour plusieurs employeurs parmi les titulaires d’un brevet des collèges (14 %) ou d’un baccalauréat général ou professionnel (11 %). A l’inverse, seuls 8 % des titulaires d’un bac + 3 et 7 % d’un diplôme d’école d’ingénieurs ou de commerce sont slashers.

Slashing : le choix des moins de 30 ans

« Les profils qui sont aujourd’hui les moins concernés par cette situation de slashing sont pourtant les plus demandeurs », constate le directeur marketing d’Horoquartz. Les diplômés au niveau bac + 3 et ceux des écoles d’ingénieurs ou de commerce sont ainsi respectivement 27 % et 24 % à formuler le souhait de cumuler deux activités salariées. « Ces diplômés, peu confrontés au chômage et la plupart à temps complet, souhaitent élargir leurs expériences à travers le slashing. Il existe a priori un lien entre des personnes très impliquées au travail et celles qui souhaitent cumuler plusieurs emplois », analyse-t-il. Autre constat, les jeunes sont aujourd’hui les plus demandeurs. 39 % des moins de 30 ans souhaitent cumuler deux activités salariées, contre 30 % des 30/39 ans et seulement 22 % chez les 50/59 ans. « Le phénomène du slashing devrait donc s’intensifier dans les années à venir », conclut Thierry Bobineau.

Stéphanie Marpinard