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La mobilité interne : un enjeu clé pour les entreprises européennes

Le | Gestion des talents

Une étude menée par l’éditeur Cornerstone OnDemand et l’ANDRH dévoile que les entreprises ont pris la mesure des bénéficies qu’elles pouvaient espérer de la mobilité interne, aujourd’hui considérée comme un investissement durable, non une vision à court-terme de réduction des coûts de recrutement

La mobilité interne : un enjeu clé pour les entreprises européennes - © D.R.
La mobilité interne : un enjeu clé pour les entreprises européennes - © D.R.

Il aurait été surprenant qu’une étude commanditée par un éditeur spécialisé dans la gestion des talents n’aboutisse pas sur ce résultat : d’après Cornerstone OnDemand, qui a sondé, en partenariat avec l’ANDRH, environ 360 professionnels RH de quatre pays (France, Italie, Allemagne et Royaume-Uni), la mobilité des talents est un enjeu de plus en plus fort pour les entreprises. Selon l’étude, menée en mars, 77 % des répondants considèrent le recrutement interne comme important voire crucial pour la stratégie de l’entreprise. Des pourcentages peu étonnants, d’après Odile Pellier, membre de la Commission nationale Talent Management de l’ANDRH qui rappelle que « dans un contexte économiquement difficile, le recrutement interne permet de trouver des ressources rapidement. »

Fidéliser les talents, une motivation française

D’après les résultats, les entreprises françaises font partie de celles qui recourent le plus au recrutement interne (46 %), juste derrière le Royaume-Uni (54 %) mais devant l’Allemagne (33 %) et l’Italie (31 %). Environ 64 % d’entre elles reconnaissent que cette stratégie est aussi efficace que le recrutement externe. Selon l’étude, c’est principalement pour favoriser le développement de leurs collaborateurs (18 %) et conserver des talents-clés en interne (17 %) que les entreprises européennes favorisent la mobilité interne. Les motivations diffèrent toutefois d’un pays à l’autre : l’Allemagne et le Royaume-Uni prennent davantage en considération l’impact, à court-terme, de la réduction des coûts et des délais de prise de poste. Si les motivations des entreprises varient en fonction des pays, leurs craintes se rejoignent. Les professionnels RH citent celles de perdre les talents les plus performants à leur poste actuel, de créer du ressentiment parmi les candidats déçus et de ne pas insuffler de diversité au sein des équipes. « Preuve en est qu’il est urgent de changer la vision des RH sur le recrutement interne, qui peut être synonyme de diversité », souligne Odile Pellier.

Les RH ont foi dans la technologie

Pour dénicher les candidats en interne, « les entreprises européennes sondées sont plutôt traditionnelles », note Odile Pellier. La preuve par les chiffres : 41 % des professionnels RH publient le poste vacant sur un tableau d’annonces interne et choisissent parmi les candidatures. Seuls 20 % sélectionnent une base de données interne pour y rechercher les candidats qui pourraient correspondre au profil. Toutefois, lorsqu’elles sont invitées à se projeter dans l’avenir, « ces sociétés confient souhaiter utiliser les technologies RH à des fins stratégiques et prédictifs », précise-t-elle. Les systèmes de gestion des compétences (31 %) sont, selon elles, les outils qui devraient le plus se développer cette année, devant ceux de gestion des carrières et de plans de succession (29 %).

Aurélie Tachot