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La reconnaissance faciale s’invite dans les solutions de pointage

Le | Gestion des temps

Les technologies biométriques éveillent de plus en plus la curiosité des éditeurs RH. Il y a quelques semaines, la société Gextra Time a créé la surprise en dévoilant une solution de pointage basée sur la reconnaissance faciale. Particulièrement innovant, l’outil permet aux salariés de « badger » en présentant leur visage à un iPad fixé au mur

La reconnaissance faciale s’invite dans les solutions de pointage
La reconnaissance faciale s’invite dans les solutions de pointage

Signaler sa présence avec son visage : un concept digne des plus grands films d’espionnage que Gextra Time a décidé de mettre à disposition de tous les salariés. La société spécialisée dans la gestion des temps a lancé, en septembre dernier, une solution de pointage avec reconnaissance faciale permettant aux entreprises de contrôler de manière fiable le temps de travail de leurs équipes. Un outil qui peut être utilisé indépendamment de la solution de gestion des temps, des plannings et des contrats de travail que l’éditeur propose en parallèle. « Notre application est à contre-courant des terminaux de pointage actuels, qui créent de la complexité en obligeant les entreprises à distribuer les badges, gérer les éventuels oublis et pertes, ce qui est chronophage pour celles qui ont un turnover important », explique David Bouniol, fondateur de Gextra Time. Développée en interne, la solution, uniquement disponible sur iPad, permet donc aux salariés de signaler leur présence simplement en se prenant en photo, en arrivant et en quittant leur lieu de travail, mais aussi de poser leurs congés, de commander des plateaux repas… « Nous avons choisi de nous appuyer sur la reconnaissance faciale, d’une part parce que c’est non-intrusif pour les salariés et d’autre part parce que le visage est un support qui nous accompagne partout et qu’on ne peut pas interchanger : il n’y a donc pas de risque qu’une personne pointe à la place d’une autre sans que les gestionnaires RH le sachent », souligne-t-il.

Une déclaration préalable auprès de la CNIL

La simplicité a été le maître mot de Gextra Time lors du développement de cet outil de pointage, accessible contre un abonnement mensuel facturé à partir de 2 euros par salarié, quel que soit l’effectif de l’entreprise. « Pas besoin de câblage, amorce David Bouniol. Un iPad, un support mural et une connexion Wifi suffisent pour utiliser notre outil, qui est accessible après avoir téléchargé notre application. » Avant de commercialiser cette solution, l’éditeur a du s’assurer qu’elle correspondait bien aux exigences de la CNIL, attentive aux outils de contrôles biométriques qui sont aujourd’hui développés. Pour pouvoir utiliser la version simplifiée comme complexe (qui comprend davantage d’options comme l’envoi immédiat d’une notification lorsqu’une personne badge à la place d’une autre), les entreprises françaises doivent obligatoirement formuler une déclaration auprès de la CNIL. Un frein qui ne semble pas mettre un voile sur les ambitions de Gextra Time. « Aujourd’hui, 1500 salariés pointent tous les jours via cet outil. En 2016, nous espérons multiplier ce nombre par 10 », confie le fondateur. Un objectif qu’il espère atteindre grâce aux futures évolutions de la solution, déjà populaire dans le secteur de la santé. « Nous souhaitons rendre cette solution accessible depuis les smartphones et intégrer un système de géolocalisation afin que les salariés itinérants puissent pointer à distance, depuis des lieux stratégiques choisis par l’entreprise », conclut-il.

Aurélie Tachot