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Recrutement : attention aux coûts cachés !

Le | Gestion des talents

Selon une étude du cabinet Mozart Consulting réalisée en 2017, le coût moyen global d’un recrutement s’établirait entre 50 000 euros et 100 000 euros pour les cadres supérieurs. Outre les coûts liés au sourcing, comment calculer le coût réel d’une embauche ? Voici comment traquer les dépenses liées au processus de recrutement

Recrutement : attention aux coûts cachés ! - © D.R.
Recrutement : attention aux coûts cachés ! - © D.R.

Une perte de productivité

« Les entreprises oublient souvent de le prendre en compte, mais le départ d’un salarié représente une perte substantielle de chiffre d’affaires », souligne Victor Waknine, président du cabinet Mozart Consulting. Ainsi, le temps de latence entre la perte d’un salarié, l’arrivée effective de son successeur et la période nécessaire pour que celui-ci prenne en charge sa mission et atteigne le même niveau de compétences se situe à un an. « La moyenne de productivité annuelle d’un salarié dans le privé étant de 100 000 euros, le manque à gagner pour l’entreprise est donc considérable », analyse-t-il.

Un impact sur la motivation de l’équipe

« Il existe une trentaine de coûts liés au recrutement dont la moitié entre dans la catégorie des coûts cachés », rappelle-t-il. Parmi ces derniers : l’impact d’un départ de salarié sur le reste de l’équipe. «  Une démission peut non seulement induire une surcharge de travail et donc augmenter la pression sur l’équipe en place, le temps que son successeur soit trouvé, mais aussi générer une perte de motivation au sein du service », précise Hervé Solus, dirigeant de DigitalRecruiters et auteur du livre « Recrutement : un enjeu business » (Dunod). Le risque ? « Les heures supplémentaires peuvent engendrer du mécontentement, des tensions, mais aussi de l’absentéisme  », ajoute-t-il. Sans oublier qu’un salarié sur le départ, ce sont également autant d’opportunités perdues. « Ce dernier est moins motivé que ses autres collègues. Il y a donc un certain nombre d’opportunités qu’il n’ira pas chercher de façon naturelle  », explique Victor Waknine.

Les phases de départ et d’intégration

Les entretiens de départ, les coûts administratifs et comptables légaux, les transferts de dossiers, le micro-absentéisme du futur partant sont autant de dépenses clés à ne pas négliger.« La phase d’intégration regorge également de frais indirects que les entreprises omettent souvent de prendre en compte dans leur calcul du coût de recrutement  », indique Hervé Solus. Il faut ainsi prendre en considération la formation interne ou externe, le temps passé par les managers en intégration des personnes, les équipements (voiture de fonction, ordinateur…). Des coûts d’investissement qui viendront d’autant plus impacter le budget de l’entreprise dans le cas où le recrutement est raté.

Calcul : mode d’emploi

Plus difficilement mesurables, les coûts cachés d’un recrutement sont donc loin d’être négligeables. « Pour réussir à établir un calcul, il convient de mesurer l’ensemble des paramètres qui concernent le salarié sur le départ puis, six mois après l’arrivée de son remplaçant, remesurer en suivant un certain nombre d’indicateurs telle que la marge ou le salaire, tous les écarts, pour définir un coût à l’heure de tout ce qui a été identifié comme coût caché », conseille Victor Waknine.

Stéphanie Marpinard