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« Grâce au rachat de Jobspotting, nous allons accélérer dans l’IA », Jérôme Ternynck, SmartRecruiters

Le | Gestion des candidatures

Six mois après avoir levé 30 millions de dollars auprès d’un fonds d’investissement américain, Jérôme Ternynck, CEO de SmartRecruiters, met la main sur Jobspotting, un jobboard berlinois spécialisé dans la data science. Une acquisition au montant confidentiel, qui devrait permettre à la plateforme de recrutement d’améliorer le matching entre ses offres d’emploi et ses profils de candidats

EXCLU : « Grâce au rachat de Jobspotting, nous allons accélérer dans l’intelligence artificielle », Jé - © D.R.
EXCLU : « Grâce au rachat de Jobspotting, nous allons accélérer dans l’intelligence artificielle », Jé - © D.R.

Pouvez-vous présenter Jobspotting ?

Jobspotting a été créée à Berlin en 2013 par des membres de l’ancienne équipe « search » de Google. Lorsqu’elle s’est lancée, la start-up s’était mise en tête de résoudre le problème de matching entre les candidats et les jobs. Elle a donc développé un algorithme, qui est aujourd’hui plébiscité par 10 millions d’utilisateurs, répartis dans 10 pays ! Nous l’avons découverte par le biais de la market place de SmartRecruiters, puis choisi de l’acquérir et d’intégrer son équipe de sept data scientists.

Pourquoi l’avoir rachetée, alors qu’elle faisait déjà partie de vos partenaires ?

Nous cherchions à réaliser un investissement dans la data science, qui est un axe de développement clé pour accélérer la connexion entre les candidats et les recruteurs. C’est un domaine où nous souhaitions absolument posséder la technologie en interne. De toutes les start-up évoluant dans ce segment de marché, Jobspotting était la seule à avoir une approche « Google » et non étroite de la data. Ce qui nous plaît, c’est qu’elle souhaite agréger le maximum de données possibles !

Quelles synergies existe-t-il entre Jobspotting et SmartRecruiters ?

Grace à Jobspotting, nous allons pouvoir développer, pour la suite SmartRecruiters, des fonctionnalités autour de la data, que nous dévoilerons en avril prochain. Jobspotting était, pour sa part, dans une phase d’accélération : en plus d’envisager une levée de fonds, elle avait reçu plusieurs offres de rachat de la part d’acteurs. Avec SmartRecruiters, elle a vu qu’elle pourrait continuer sa mission autour de la donnée, tout en bénéficiant de moyens beaucoup plus importants.

Avant cette acquisition, SmartRecruiters disposait déjà de fonctionnalités autour de la data. Qu’est-ce que Jobspotting va pouvoir apporter de plus ?

La technologie de Jobspotting relève davantage de l’intelligence artificielle que du simple matching. Evidemment, cette acquisition va permettre à nos clients de croiser plus efficacement un pool de candidats avec une opportunité d’emploi, et inversement. Mais au-delà de ça, ce qui nous intéresse vraiment, c’est que l’outil de Jobspotting est intelligent et apprend de lui-même, ce qui ouvre beaucoup de perspectives en matière d’usages du côté des recruteurs.

Les synergies entre les deux sociétés sont-elles également géographiques ?

Ces derniers mois, nous avons beaucoup développé l’Europe. Cette acquisition va en effet nous permettre de poursuivre cette démarche et d’ouvrir un bureau à Berlin. En 2017, nous devrions y installer une équipe commerciale. L’Allemagne est un pays essentiellement dominé par SAP SuccessFactors. Pour autant, ce marché nous intéresse beaucoup puisqu’il est dynamique : étant donné le faible taux de chômage, les entreprises y rencontrent de grosses difficultés pour recruter.

D’autres acquisitions seront-elles envisagées en 2017 ?

Oui ! Celle de Jobspotting est notre première acquisition. Nous faisons donc notre maximum pour accueillir correctement la nouvelle équipe. Nous avons récemment organisé un séminaire d’intégration en Pologne, avec notre équipe de R&D. Puisque notre mission est d’aider nos clients à acquérir les meilleurs talents, nous regardons de près les 270 partenaires de notre market place. Ce qui est sûr, c’est que le prochain rachat se fera sur un segment aussi pointu et stratégique que la data…

Aurélie Tachot