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PeopleDoc entraîne ses « PeopleBots »

Le | Sirh saas

Pour enrichir son module de « process automation » lancé l’an dernier, PeopleDoc mise sur la robotique avec la création d’une bibliothèque de bots. Auto-apprenantes, ces intelligences artificielles permettent non seulement d’automatiser des process RH sans intervention humaine, mais aussi de faire communiquer tous les outils RH entre eux : SIRH, ATS, LMS…

PeopleDoc entraîne ses « PeopleBots » - © D.R.
PeopleDoc entraîne ses « PeopleBots » - © D.R.

Depuis toujours, PeopleDoc se positionne sur le créneau de la gestion des processus administratifs RH. D’abord avec la dématérialisation, puis avec le coffre-fort électronique. En 2017, l’éditeur dévoilait une offre baptisée « HR process automation », qui permet de structurer les workflows entre les différentes applications utilisées par les équipes RH, grâce à un système de tickets. Objectif : optimiser le processus d’intégration des nouveaux salariés par exemple, qui peut impliquer à la fois le SIRH, l’ATS, la paie, le LMS et la hotline IT. « La grande majorité des tâches RH gérées par des humains obéissent aux mêmes étapes », constate Clément Buyse, cofondateur de PeopleDoc. Autrement dit : les actions RH nécessaires pour gérer une mobilité interne par exemple, s’enchaînent souvent dans le même ordre, avec les mêmes contraintes. Mettre à jour le contrat de travail, le faire signer au salarié, mettre à jour la paie, gérer un déménagement, commander un smartphone… « Nous avions donc tout intérêt à structurer des modèles de processus. Grâce à l’intelligence artificielle, les tâches propres à un même modèle peuvent être déléguées à un PeopleBot, sans intervention humaine. Nous allons donc plus loin dans l’automatisation, donc dans le R.O.I. », indique PeopleDoc.

Concrètement, que font ces PeopleBots ?

Dans le cas d’une demande de certificat de travail par exemple, le robot vérifie lui-même la situation et l’historique du salarié dans son dossier administratif, récupère les données sur des systèmes tiers, génère un document sur la base d’un corpus de templates, puis le transmet au salarié. « Ce processus est hyper-récurrent en entreprise et embête tout le monde. Grâce au bot, le RH n’a rien à faire », illustre Clément Buyse. Pour tracer la demande, le bot ouvre et ferme les tickets lui-même. Il peut aussi notifier les salariés par email ou sur leurs espaces de travail tiers : Slack, Facebook Workplace, Microsoft Teams… Les PeopleBots apparaissent donc comme une sorte d’interface universelle capables d’identifier les nouvelles informations distribuées en silo dans les applications, de les récupérer et d’agir en fonction.

Déléguer des tâches RH à des bots intelligents

Comment s’assurer que le bot prend la bonne décision ? « On démarre par un processus manuel. Au bout de 100 embauches par exemple, le bot va constater que le RH fait le même choix 9 fois sur 10 ; il pourra alors se proposer de l’automatiser », indique PeopleDoc. Autrement dit, grâce au machine learning, les PeopleBots gagneront progressivement en autonomie. A terme, les robots pourraient même s’autoconfigurer : c’est en tout cas la vision de l’éditeur. Pour l’heure, les PeopleBots sont encore en phase de co-construction et « d’entraînement », avec plusieurs clients pilotes, comme Travelex. « Nos clients pourront utiliser nos PeopleBots au 1er semestre 2019 », indique-t-il. Et dans un futur pas si lointain, on peut imaginer que ces bots sortent de la sphère RH et communiquent avec des plateformes de services externes. Pour commander automatiquement un repas ou un Uber aux collaborateurs qui restent tard au travail, par exemple…

Gaëlle Fillion