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PeopleDoc bientôt racheté par Ultimate Software

Le | Sirh saas

La société PeopleDoc, spécialisée dans la digitalisation des processus RH, annonce cette semaine être entrée en négociations exclusives avec l’éditeur américain Ultimate Software, spécialisé dans la gestion des talents. Montant de l’opération : 300 millions de dollars. La licorne française, qui a multiplié les levées de fonds ces dernières années, n’était pourtant pas à vendre, comme l’explique Jonathan Benhamou, son PDG et cofondateur.

PeopleDoc bientôt racheté par Ultimate Software
PeopleDoc bientôt racheté par Ultimate Software

La société PeopleDoc, spécialisée dans la digitalisation des processus RH, annonce cette semaine être entrée en négociations exclusives avec l’éditeur américain Ultimate Software, spécialisé dans la gestion des talents. Montant de l’opération : 300 millions de dollars. La licorne française, qui a multiplié les levées de fonds ces dernières années, n’était pourtant pas à vendre, comme l’explique Jonathan Benhamou, son PDG et cofondateur.

Pourquoi avez-vous décidé de vendre PeopleDoc ?

Nous n’avions pas décidé de vendre PeopleDoc ! En novembre, nous réfléchissions à faire une nouvelle levée de fonds tout en concluant un partenariat avec Ultimate Software pour vendre les solutions de PeopleDoc aux Etats-Unis. Finalement, Ultimate Software nous a contacté pour nous proposer une acquisition. A la base, nous ne voulions pas vendre, mais nous avons regardé ce qu’ils nous proposaient. Ils nous ont fait une première offre le 23 décembre, que nous avons refusée parce que nous pensions qu’elle était trop basse. Deux semaines après, ils sont revenus avec une offre à 300 millions. Et là, nous nous sommes vraiment rendus compte que nous étions stratégiques pour eux et qu’ils misaient sur PeopleDoc pour se développer à l’international. Nous avons finalement accepté leur offre.

Qu’est-ce qui vous a séduit chez Ultimate Software ?

Ils ont vraiment un ADN particulier, une culture incroyable ! Ultimate Software, c’est une entreprise basée à Miami créée il y a 28 ans par Scott Scherr, toujours PDG. Aujourd’hui, la société vaut 9 milliards de dollars en bourse et c’est une entreprise qui prend toujours soin de ses salariés : elle a été classée meilleur employeur du monde avec un taux de rétention de 96 %. Elle verse, chaque année, un pourcentage fixe de son chiffre d’affaires à desœuvres caritatives. Quand vous êtes une start-up qui atteint plusieurs centaines de millions d’euros, il n’y a plus beaucoup d’acteurs qui peuvent vous racheter et ces acteurs sont souvent des grands groupes avec peu de culture commune, dans un milieu assez dur. Nous pensons avoir trouvé l’entreprise qui nous correspond, qui pourra nous faire grandir avec elle et dans laquelle nous aurons envie de rester. C’est la plus belle acquisition dont nous aurions pu rêver.

Quelles sont les ambitions de ce rachat ?

Nous voulons créer un leader mondial des RH. Nous avons une complémentarité produit intéressante : Ultimate Software fait tout ce que People Doc ne fait pas et inversement. Ultimate Software va donc pouvoir vendre les solutions PeopleDoc aux Etats-Unis et nous pourrons faire de même en Europe. Dès l’année prochaine, Ultimate Software proposera un nouveau module « serviced RH » aux clients de sa suite HCM « UltiPro ». En résumé, nous créons un groupe qui va avoir l’ensemble du spectre des solutions RH nécessaires pour un département des ressources humaines. Mais pour créer un leader mondial, il faut être dans des zones dans lesquelles nous ne sommes pas encore. Aujourd’hui, nous avons 0,1 % du marché en Allemagne, 0,01 % du marché en Angleterre et 10 % du marché en France donc il reste encore beaucoup de place dans ces pays-là. Ensuite, nous souhaitons nous tourner vers l’Espagne, vers l’Italie et dans des pays où les grandes entreprises se penchent sur le mode SaaS.

Qu’est-ce que cela va changer pour vos clients et vos équipes ?

Nous devenons une entreprise rentable, cotée au Nasdaq : nos clients ont donc désormais accès à nos comptes. Nous avons une stabilité que nous n’avions pas auparavant. Nous gardons nos intégrations avec tous nos partenaires, notamment avec SAP. Par ailleurs, nous allons investir beaucoup plus en Europe, développer la R&D de manière considérable, nous étendre dans de nouveaux pays… Nous prévoyons de trouver des bureaux communs avec Ultimate Software à New York pour que les deux équipes puissent travailler ensemble.

Elodie Buzaud