Formation

L’e-learning s’impose enfin dans l’Hexagone

Le | Digital learning

Une enquête européenne de l’observatoire Cegos dévoilée le 27 mars dernier confirme la montée en puissance du e-learning en France. Plébiscités par les entreprises, les serious games et le mobile learning deviennent des modalités d’apprentissage de plus en plus incontournables. Si la France reste en retrait en matière de formation à distance, elle semble sur la bonne voie pour « rattraper son retard », assure Eric Segonds, manager du pôle d’expertise formation chez Cegos

L’e-learning s’impose enfin dans l’Hexagone
L’e-learning s’impose enfin dans l’Hexagone

L’enquête 2013 de l’organisme de formation, menée en France, Allemagne, Espagne, Italie et Royaume-Uni auprès de 2470 salariés et 600 directeurs des ressources humaines confirme l’essor de l’enseignement à distance. Si la formation en salle reste le mode d’apprentissage privilégié en Europe, y compris en France (95 %), l’e-learning séduit un nombre croissant de salariés. Depuis 2011, ce dispositif a augmenté significativement : + 9 points. Les formations mixtes, alternant phases de formation en présentiel et séquences d’apprentissage en ligne ont, quant à elles, gagné 11 points.

Le mobile learning en plein essor

L’étude de l’observatoire Cegos révèle que les utilisateurs français se dirigent volontiers vers les modalités d’apprentissage novatrices. Cette année, les serious games ont en effet été testés par 40 % des apprenants, contre seulement 15 % en 2010. Le mobile learning (sur tablette ou téléphone) remporte, lui aussi, les faveurs des utilisateurs hexagonaux et enregistre 35 % d’adeptes, contre seulement 8 % en 2010. Sans surprise, ce sont les moins de 35 ans, notamment les cadres, qui ont le plus suivi de formations par ces modes d’apprentissage. Autre enseignement révélé par l’étude : la montée en puissance de ces nouveaux dispositifs n’éclipse pas la formation en salle. « L’enseignement à distance est un réel bénéficie puisque la multimodalité ne prend pas le pas sur la formation présentielle, qui reste stable », précise Eric Segonds. « Ce ne sont pas deux mondes qui s’opposent, mais qui s’interpénètrent », confirme pour sa part Mathilde Bourdat, spécialiste du management de la formation chez Cegos.

Le malaise des DRH français

Si le taux de satisfaction des salariés français vis-à-vis des formations suivies reste très élevé (96 %), ce n’est pas forcément le cas de celui des professionnels du recrutement. Seuls 23 % des DRH français jugent les formations « très efficaces », contre 40 % de leurs homologues britanniques. C’est cinq points de moins qu’il y a cinq ans et certainement « le début d’une désillusion des DRH vis-à-vis du système de formation à la française », note Mathilde Bourdat. Malgré les dispositifs mis en place au sein des entreprises, seuls 28 % des RH interrogés estiment que le lien entre la stratégie de l’entreprise et la politique de formation est parfaitement corrélé, contre 56 % en 2009. Un signe qui laisse présager que le système de formation français, maintes et maintes fois réformés, « arrive probablement à une butée », d’après Jacques Coquerel, président du groupe Cegos.

Aurélie Tachot