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E-learning : quid du marché français ?

Le | Digital learning

Le marché français du e-learning est de petite taille, mais son taux de progression lui ouvre de grandes perspectives… C’est ce que démontre la dernière étude du cabinet Fefaur sur l’offre professionnelle e-learning en France.

Menée entre mai et juillet 2010 auprès de 27 fournisseurs pour la société Crossknowledge, l’étude du cabinet Fefaur souligne que le marché du e-learning français est encore jeune. « Il représente un chiffre d’affaire de 144 millions d’euros. Soit seulement 1 % du marché de la formation professionnelle continue », confirme Michel Diaz, directeur associé du cabinet Fefaur. Toutefois, sa croissance est en nette accélération : +15 % entre 2008 et 2009, et +25 % entre 2009 et 2010. Des pourcentages qui devraient gonfler à mesure que la demande des entreprises grandira : entre 30 et 40 % attendus pour les prochaines années.

Un marché porté par les grandes entreprises


L’essentiel du chiffre d’affaires est réalisé auprès des entreprises (83 %), suivies, de très loin, par les universités et les écoles (8 %). La clientèle des particuliers représente, quant à elle, une fraction « négligeable » et « en perte de vitesse », selon l’étude. « Les fournisseurs réalisent près de ¾ de leur chiffre d’affaires sur des entreprises de plus de 5000 salariés et 93 % sur celle de plus de 1000 salariés. Toutefois, on note que les grandes PME viennent progressivement au e-learning », souligne Michel Diaz. Surtout celles qui disposent d’un réseau (les franchises, par exemple). Même constat pour les organismes de formation, « obligés d’investir dans l’e-learning pour s’adapter aux besoins des entreprises. »

Les contenus sur étagère en progression

Parmi les principaux segments du marché du e-learning français, on retrouve les contenus sur mesure (44 % du chiffre d’affaires en 2009), les contenus sur étagère (26 %) puis les plateformes LMS (21 %). « La part des contenus sur étagère a augmenté ces dernières années, au détriment de celle des contenus sur mesure. L’offre est de plus en plus abondante. Elle ne se cantonne plus au management mais touche désormais des thématiques pointues comme la sécurité et l’hygiène au travail », note le directeur de Fefaur.

De leur côté, les classes virtuelles ainsi que les « serious games » peinent encore à prendre leur place dans le marché du e-learning. Ils représentent respectivement 2 % et 3 % du chiffre d’affaires global. « Les serious games, qui bénéficient d’un fort engouement médiatique, sont apparus il y a seulement trois ans, tempère toutefois Michel Diaz. Leur coût reste élevé et l’offre relativement limitée. »

Des fournisseurs principalement français

Environ 85 % des fournisseurs sont d’origine française et 11 % sont américains. Les fournisseurs de l’Hexagone sont majoritairement installés dans la région francilienne (61 %), en Rhône-Alpes (18 %) et en Bretagne (17 %). Près de 85 % exercent leur activité depuis plus de 5 ans.
Enfin, l’étude souligne que le marché du e-learning attire maintenant de nouveaux acteurs, notamment des agences web, qui passent de la réalisation de sites à celle de contenus e-learning et des studios de jeux vidéo, tentés par le développement des « serious games ».

Aurélie Tachot