Formation

Digitalisation de la formation : le lancement de l’appel d’offres

Le | Digital learning

L’appel d’offres a beau répondre à des règles immuables, il suscite encore de nombreuses interrogations de la part des entreprises souhaitant digitaliser leur catalogue de formations. Cette étape constitue-t-elle vraiment le point de départ de tout projet ? La réponse de nos experts

Digitalisation de la formation : le lancement de l’appel d’offres - © D.R.
Digitalisation de la formation : le lancement de l’appel d’offres - © D.R.

S’imprégner du sujet

Aujourd’hui, la majorité des entreprises qui initient une démarche de digitalisation de la formation débutent leur projet par la rédaction d’un appel d’offres. Une fausse bonne idée ? « Oui, répond Philippe Gil, directeur associé du cabinet de conseils et de stratégie IL&DI. Que la logique de l’entreprise soit purement opérationnelle ou stratégique, il est d’abord primordial de s’acculturer à la digitalisation de la formation afin de comprendre quels peuvent être les impacts d’un projet sur son organisation. » Entrer en contact avec des entreprises « early-adopters » peut, par exemple, être une stratégie efficace pour découvrir concrètement le sujet.

Construire un cahier des charges…

Après une seconde étape, qui consiste à faire le tour des prestataires pour avoir une vision globale du marché, Jérôme Bruet, directeur général de la société e-doceo, conseille de rédiger un cahier des charges indiquant les besoins de l’entreprise. « La société peut le co-construire avec les prestataires qu’elle aura déjà identifiés avant de lancer un appel d’offres en bonne et due forme », explique-t-il. Si cette technique permet aux entreprises d’avancer pas à pas, elle comporte quelques limites. « En lançant un appel d’offres qui n’est pas entièrement neutre, elles prennent le risque de passer à côté de prestataires innovants qui n’ont pas encore pignon sur rue », tempère Philippe Gil.

… dans un espace de neutralité

D’après le président de l’AFFEN Stéphane Diebold, la meilleure solution pour ne pas se laisser influencer par les prestataires, qui sont évidemment dans une démarche commerciale, c’est de se faire accompagner par un cabinet de conseil ou « de réfléchir entre pairs et de rédiger un cahier des charges dans un espace neutre et collaboratif », explique-t-il. Plusieurs structures répondent aujourd’hui à cette définition. Outre le Groupement des acteurs et responsables de formation (GARF) qui réunit 800 entreprises, plusieurs associations, clubs, fablabs et espaces think tank non orientés réunissent des professionnels essentiellement intéressés par les questions prospectives.

Aurélie Tachot