Sirh

Les professionnels RH sont-ils prêts à relever les défis de demain ?

Le | Core rh

Il y a quelques jours, SAP SuccessFactors a profité de son rendez-vous annuel pour présenter l’étude « Workforce 2020 », qui donne, en se basant sur des constats actuels, un aperçu des défis que devront relever les RH. Tour d’horizon des enseignements de cette enquête réalisée, avec Oxford Economics, auprès de 5400 cadres et employés issus de 27 pays

Les professionnels RH sont-ils prêts à relever les défis de demain ? - © D.R.
Les professionnels RH sont-ils prêts à relever les défis de demain ? - © D.R.

Les RH peu impliqués dans la stratégie d’entreprise

Un vent de changement souffle sur les entreprises ! Et celui-ci impacte la composition des équipes : d’après l’enquête, 83 % des sondés révèlent que leur compagnie se tourne plus volontiers vers les intérimaires, les intermittents et les consultants pour leur recrutement. Ce n’est toutefois qu’un premier pas. Car les salariés interrogés attendent plus de la part de leur employeur, notamment vis-à-vis des rémunérations (cité par 46 % des sondés), de la formation (44 %) et de la technologie, qu’elle concerne les employés (38 %) ou les RH (41 %). Ces derniers, très critiqués par les salariés, sont particulièrement attendus au tournant. « Seuls 42 % des sondés estiment que les RH savent analyser les données qu’ils ont à leur disposition », explique Andrew Tessler, directeur associé d’Oxford Economics. Pire : 28 % estiment que les RH n’ont aucun poids dans les prises de décision.

La génération Y reste incomprise

L’enquête d’Oxford Economics révèle quelques surprises à propos des « millennials ». La première, c’est que cette génération n’est pas si différente que les autres. « Leurs attentes et leurs besoins sont similaires : pour les millennials comme les non-millennials, la rémunération, les primes au mérite, les programmes de formation, les congés et la flexibilité du lieu de travail contribuent le plus à leur satisfaction professionnelle », note Andrew Tessler. Pour autant, une incompréhension persiste à propos du management : 46 % des dirigeants interrogés pensent que les millennials sont frustrés par la qualité du management alors que seuls 7 % des principaux intéressés déclarent effectivement l’être ! Autre fait intéressant : la génération Y s’attend à avoir davantage de feedback que ses aînés et est plus encline à se former en expérimentant, plutôt que par l’apprentissage auto-dirigé.

Les leaders ne comprennent pas les employés

D’après l’enquête, les entreprises de la zone EMEA n’actionnent pas les bons leviers pour maintenir l’engagement de leurs collaborateurs. La rémunération est, pour 66 % des employés interrogés, le critère n° 1 dans le choix d’un emploi, juste devant les bonus et les récompenses au mérite (55 %) et les plans de retraite (45 %). Des résultats qui diffèrent chez les encadrants et les dirigeants, qui précisent que leur entreprise peut leur offrir des programmes de formations supplémentaires (53 %), une rémunération compétitive (29 %) et des congés (24 %). Cette discordance révèle « un important fossé dans le management », selon Andrew Tessler. Et ça se traduit dans les chiffres. Seuls 52 % des cadres sondés estiment que leur leaders ont les compétences pour manager les talents et seuls 47 % pensent qu’ils sont préparés à gérer leur personnel.

L’inadéquation des compétences inquiète

Etonnamment, ce ne sont pas les vagues de licenciement qui inquiètent le plus les salariés d’entreprise, d’après l’étude. « L’obsolescence de leurs compétences est un sujet qui est nettement plus problématique à leurs yeux », souligneAndrew Tessler. Seuls 54 % des employés de la zone EMEA estiment que les connaissances dont ils disposent aujourd’hui seront en phase avec les besoins qui seront formulés dans trois ans. Même si développer une culture d’apprentissage fait partie des priorités des entreprises,on ne peut pas dire que les collaborateurs aient foi en elles pour apaiser leurs craintes. Seuls 33 % estiment que leur employeur est en mesure de les former sur les domaines dont ils ont besoin. Selon eux, c’est dans le cloud, l’analytics, la programmation et les logiciels bureautique que leurs connaissances devraient rapidement s’enrichir.

Aurélie Tachot