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« Si les candidats paient, l’état d’esprit n’est pas le même », Monica Perez , Experteer France

Le | Intérim

Créée en Allemagne en 2005, Experteer est implanté dans l’Hexagone depuis deux ans. Country manager de la version française du site, Monica Perez explique le principe de ce jobboard un peu particulier : si les offres sont gratuites, les candidats paient pour accéder à la technologie de matching entre leur profil et les postes à pourvoir.

Le concept d’Experteer s’adapte-t-il à tous les profils ?

Nous sommes spécialisés sur des profils très qualifiés et les offres doivent répondre à des critères bien particuliers avant que nous décidions de les diffuser. Il doit s’agir d’un temps complet en CDI, et la rémunération ne doit pas descendre en-dessous d’un certain seuil, que nous ajustons en fonction du pays. En France, nous ne publions rien à moins de 50 000 euros par an. Il s’agit de postes d’un certain niveau : notre public, ce sont les candidats qui ont fait des études supérieures et justifient de plusieurs années d’expérience.

Outre la gratuité, quels sont les avantages de ce modèle pour les recruteurs ?

Le principal atout pour eux, c’est qu’ils n’ont ainsi affaire qu’à des gens sérieux. J’entends souvent les chasseurs de tête et responsables RH dire que quand ils publient une offre sur un jobboard classique, ils reçoivent de nombreuses réponses qui ne sont pas forcément pertinentes. Ils perdent beaucoup de temps à trier les CV. Lorsque ce sont les candidats qui paient, l’état d’esprit n’est pas le même : ils ne répondent que s’ils sont intéressés et s’ils correspondent au profil demandé. Avec 83 000 CV en France, nous avons sans doute une base de données moins importante que Monster ou l’Apec, mais les réponses sont beaucoup plus ciblées. L’abonnement coûte 20 euros par mois, mais le prix mensuel diminue en fonction de la durée de l’abonnement.

Quels sont les autres spécificités d’Experteer ?

Nous nous concentrons beaucoup sur la technologie. Nous utilisons notamment un outil de recherche sur Internet qui nous permet d’identifier le contenu des pages web des entreprises. Par exemple, si un groupe publie une offre pour un poste de directeur commercial et que nous considérons qu’elle peut être intéressante pour nos candidats, nous la référençons sur notre site. Nous la faisons aussi parvenir aux profils correspondants via la newsletter hebdomadaire. C’est avantageux pour les recruteurs, car les offres gagnent en visibilité. Les candidats n’ont pas toujours le réflexe d’aller voir régulièrement les sites emploi de toutes les entreprises qui pourraient être intéressées par leur profil.

Un logiciel de matching nous permet par ailleurs d’envoyer à nos abonnés des offres auxquelles ils n’auraient peut-être pas fait attention. En leur demandant de nous détailler à la fois leur historique et leurs objectifs professionnels, nous les aidons à élargir leur champ de recherches.

Avez-vous développé de nouvelles options récemment ?

Nous venons de sortir une offre premium à destination des recruteurs. Le principe est simple : s’ils cherchent un profil très rare ou ont un poste à pourvoir rapidement et qu’ils ont besoin de plus de visibilité pour y parvenir, nous la leur proposons. L’option coûte 99 euros, en échange de quoi leur logo est mis en avant et leur offre est beaucoup mieux référencée pour les profils qui correspondent. Ils peuvent également l’envoyer directement par mail aux candidats qui pourraient leur convenir.

Propos recueillis par Séverine Dégallaix