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Michael Page se penche sur les freelances

Le | Intérim

En créant une division dédiée à la « chasse » de freelance en IT et à leur mise en relation avec des entreprises, Michael Page Consulting s’attelle à séduire les indépendants qui constituent 10 % des travailleurs en France. Mais ce vivier de talents, parfois stigmatisé, est-il à même de séduire les recruteurs 

Michael Page se penche sur les freelances
Michael Page se penche sur les freelances

 ? Etat des lieux.  

Les indépendants, qui représentaient 700 000 personnes en 2013, sont aujourd’hui 830 000 dans l’Hexagone. Agés en moyenne de 35 ans, ces actifs, contrairement aux idées reçues, sont 90 % à avoir délibérément choisi ce mode de travail. Il est de plus en plus plébiscité dans la création (artisans, intermittents…), secteur qui rassemble 27 % des indépendants,  l’IT (26 %), le marketing/la communication (24 %), et le consulting (12 %).  « En 10 ans, ces travailleurs ont augmenté de 126 % sur notre territoire. Cela démontre l’enjeu majeur que représente aujourd’hui, en France, l’activité en freelance », témoigne Marlène Ribeiro, directrice executive chez Michael Page Consulting. En phase avec cette transformation, le cabinet de recrutement a ainsi missionné une dizaine de consultants pour chasser les professionnels en IT indépendants et les mettre en relation avec des entreprises. « Concernant ces experts, il y a une forte demande, qui ne cesse de s’accélérer de la part de nos clients. Ce marché, qui connait d’importantes révolutions technologiques telles que le cloud, la sécurisation des données, l’intelligence artificielle…, conduit les entreprises à s’interroger sur la manière dont elles peuvent intégrer cette transformation au sein de leurs entités. Et ce dans des domaines aussi variés que l’industrie, la production, la santé… ».

Un vivier de 1500 experts IT en freelance

Les ingénieurs, les data scientists et les managers de transition sont les profils les plus recherchés par les clients (grands groupes, PME, start-up) qui s’appuient sur la division de PageGroup. Ces derniers n’ayant pas nécessairement de tels experts dans leurs équipes souhaitent solliciter des indépendants à même de les conseiller dans leur transformation digitale. «  La flexibilité des freelance est un atout. Les collaborations avec ces profils ne sont pas régies par le droit du travail mais par celui des affaires. Cela permet une vraie souplesse et des interventions sur des missions spécifiques qui durent en moyenne de 6 à 12 mois  », détaille Marlène Ribeiro. Ayant constitué un vivier de 1500 experts IT en freelance, Michael Page Consulting a identifié des profils bien spécifiques sur le marché. Parmi eux : beaucoup de jeunes qui intègrent la vie active en se mettant, dès leur sortie de l’école, à leur compte. Mais aussi des seniors qui, parfois écartés de l’emploi après un licenciement, optent pour l’indépendance afin de garder le même niveau de vie. « Actuellement, plus d’une quarantaine de freelances travaillent sur des projets pour nos clients. Cela correspond à nos attentes même si nous avons mis du temps à lever les idées reçues. Certaines entreprises craignent des problèmes d’adaptation, de communication, de management…C’est une vision très franco-française qu’il nous faut dépoussiérer », conclutMarlène Ribeiro. Aux USA, un travailleur sur deux évolue en freelance.

Gérald Dudouet