Formation

Le profil type d’une entreprise apprenante

Le | Digital learning

Se donner les capacités d’apprendre plus vite afin de rester compétitif ne se résume pas à repenser son catalogue de formations et à instaurer du mentorat. Valoriser les processus d’apprentissage des équipes va bien au-delà de ça ! Tour d’horizon des caractéristiques qui définissent les entreprises mettant tout en œuvre pour rester en phase avec leur écosystème

Le profil type d’une entreprise apprenante - © D.R.
Le profil type d’une entreprise apprenante - © D.R.

Des managers outillés

Pour Nicolas Bourgerie, fondateur de la société Very Up, les meilleurs formateurs sont ceux que les collaborateurs côtoient au quotidien, en l’occurrence les managers. Pour aider les encadrants à développer leur capacité à transmettre des connaissances, l’entreprise apprenante doit les accompagner. Comment ? « En les aidant à comprendre leur propre mécanisme d’apprentissage et celui des membres de leurs équipes, en leur donnant des outils pour favoriser le feedback et, tout simplement, en leur apprenant comment devenir des formateurs », explique-t-il.

Une base de connaissances ouverte

Trop souvent, les savoirs acquis au fil du temps par les salariés se limitent à l’échelle d’un service, voire d’une équipe. Une entreprise apprenante doit être capable d’avoir une base de connaissances vivante et entièrement ouverte, alimentée et mise à jour à la fois par les dirigeants, les experts et les opérationnels. « Une sorte de Google d’entreprise qui permettrait à quiconque appartenant à l’entreprise d’accéder à une grande variété de contenus, sur une pluralité de sujets », résume Nicolas Bourgerie. A la clé ? Un accès aux savoirs moins linéaire, donc facilité.

Des services agiles

S’inspirer des start-up : c’est le conseil le plus souvent donné aux entreprises souhaitant gagner en agilité. Reste qu’il est difficile, pour les grands groupes ayant de lourds processus à respecter, de faire preuve d’autant de souplesse que les jeunes pousses. C’est la raison pour laquelle Nicolas Bourgerie propose de l’insuffler à l’échelle d’un service. « Les managers peuvent, par exemple, organiser des « colors meeting » de 15 minutes qui consistent à associer une couleur à une thématique : le vert pour la créativité, le bleu pour le partage de pratiques…« , précise-t-il.

Un assessment en continu

Pour apprendre d’elles-mêmes, les entreprises ont tout intérêt à s’appuyer sur des outils d’assessment intelligents, c’est-à-dire  »qui n’entrent pas dans une logique de tracking individuel, salarié par salarié« , estime Nicolas Bourgerie. La société Very Up développe des applications comme des baromètres permettant aux entreprises d’analyser, de manière continue, l’efficacité de leurs pratiques managériales, organisationnelles, d’apprentissage… Cela peut également passer par la mise en place de rapports d’étonnement identifiant les bonnes comme les mauvaises actions internes.

Des datas exploitées

Regrouper, au sein de tableaux de bord synthétiques, toutes les données susceptibles de nourrir une politique RH et formation est le propre de l’entreprise apprenante. Cette démarche suppose de suivre et de mesurer plusieurs indicateurs.  »Réaliser une cartographie des connaissances et mesurer l’impact d’une action de formation sur le terrain peut, par exemple, permettre à une entreprise de mieux affiner sa stratégie globale", illustre-t-il. Le fondateur de Very Up préconise même de construire une politique formation autour des indicateurs que l’équipe RH souhaite faire évoluer.

Aurélie Tachot