Formation

L’école 42 : une source d’inspiration pour les RH ?

Le | Digital learning

Organisée à l’initiative de Talentys, Viadeo, Technomedia et de la Digital Academy-Idaos, la conférence annuelle « Innovations RH » a récemment réuni la communauté de professionnels RH au sein de « 42 » : l’école de développeurs informatiques créée par Xavier Niel. Un lieu idéal pour discuter des bouleversements du métier des ressources humaines, tant il ébranle l’approche traditionnelle de la formation et de la sélection de candidats

L’école 42 : une source d’inspiration pour les RH ? - © D.R.
L’école 42 : une source d’inspiration pour les RH ? - © D.R.

Les intervenants se sont succédé dans l’auditorium multicolore de l’école 42 pour dévoiler les 8 sujets chauds de l’année dans le secteur des RH.  Parmi les thèmes abordés, l’apprentissage social, la déhiérarchisation, les soft skills et la gamification ont eu la part belle.  Des tendances que « 42 » a toujours eu dans ses gènes, depuis son ouverture il y a un an dans le nord de Paris.

Entrer dans l’ère numérique

Cette école hors norme ambitionne de former 1000 développeurs par an à travers une approche pour le moins atypique : « pas de cours, pas de professeurs, pas de notes ni d’examens » résume Kwame Yamgnane, DG adjoint de 42. Après une présélection sur Internet sans condition de diplôme, 3000 jeunes sont invités à participer durant l’été à une « piscine » : une immersion d’un mois dans l’école où les candidats travaillent jusqu’à 15 heures par jour. Une fois admis, les étudiants travaillent en groupe sur des projets qui leur sont attribués informatiquement et qu’ils développent en totale autonomie, entre un jacuzzi (en construction), un challenge interne et une partie de jeux vidéo. L’école est d’ailleurs ouverte 7 jours sur 7 et 24 heures sur 24.

Quelles perspectives pour les RH ?

Ces étudiants seront-ils aptes à travailler en entreprise ? « Nous développons des compétences non promues par le système éducatif  » explique Kwame Yamgnane. « Au bac, travailler à deux c’est tricher » ajoute-t-il. Or la capacité à collaborer en équipe est bien une « soft skill » de base requise dans le monde professionnel. A chaque projet réussi, les étudiants reçoivent des badges, voire des « super-badges » quand ils affrontent les membres du staff. « Ici, il n’y a aucune transmission de savoir »  assure le DG. Autrement dit, si les étudiants se posent une question, charge à eux de trouver la réponse sur le web ou auprès de leurs pairs. Et si le « 10 % » » du fameux modèle 70/20/10 de la formation était en train de tomber ? Reste que cette école traduit de manière très concrète les valeurs d’autonomie, de travail en mode projet et de « recognition » que l’entreprise a encore parfois du mal à appréhender.

Gaëlle Fillion