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Qualité de vie en PME : WiiSmile vise le marché des titres repas

Par Philippe Guerrier | Le | Bien-être au travail

Après avoir rompu ses liens avec son actionnaire minoritaire Edenred, WiiSmile veut greffer sa propre offre de titres repas à son catalogue d’avantages sociaux « tout-en-un » (culture, sport, vacances…) pour les salariés des TPE-PME.

Qualité de vie en PME : WiiSmile vise le marché des titres repas
Qualité de vie en PME : WiiSmile vise le marché des titres repas

La feuille de route 2020 de WiiSmile est chargée. L’ex-Novalto, qui avait été créée en 2001 et qui avait lancé l’offre « CE pour tous », a changé de nom en 2017 mais son credo reste le même : que les salariés des PME dépourvues de comité social et économique (CSE) bénéficient d’avantages sociaux similaires à ceux distribués dans les groupes.
En exploitant le levier des budgets d’œuvres sociales (volontairement établis par les dirigeants d’entreprise), WiiSmile fonctionne d’un côté comme une centrale d’achat d’offres et de services en gros et, de l’autre, exploite un service d’accès direct à cette offre « tout-en-un » (culture dont cinéma, activités sportives, vacances…) pour les salariés des TPE-PME.

Le marché des titres repas en vue

« En l’état actuel, nous avons plus de 8000 PME clientes qui évoluent dans des secteurs d’activité divers : industrie, construction, transport, services…Notre cœur de cible, ce sont les 350 000 PME françaises qui disposent d’un effectif de 5 à 50 personnes », évoque Sylvain Bianchini, président de WiiSmile, dans un entretien accordé à notre média partenaire News Tank RH.
« Nous sommes le pendant des services Kalidea [propriété du groupe Up], ProwebCE [propriété du groupe Edenred depuis avril 2018) et Comiteo qui s’adressent à des CSE. De notre côté, nous nous adressons aux dirigeants de petites entreprises en proposant un service améliorant la qualité de vie de leurs salariés. »
Pour accélérer son développement, WiiSmile compte développer sa propre offre de titres repas à partir de briques technologiques issues de start-up. « Elle se greffera aux avantages sociaux que nous proposons déjà aux PME », indique Sylvain Bianchini.
Trois autres projets sont prévus dans l’agenda 2020 : le déploiement de la télévente (en complément de sa force commercial composée de 40 personnes), l’entrée sur le marché des petits CSE des entreprises entre 50 et 300 employés et la création d’une fondation d’entreprise qui aura pour thème central l’amélioration de la qualité de vie au travail.
Installée à Montmélian (Savoie), WiiSmile emploie 115 collaborateurs et a réalisé plus de 39 millions d’euros de chiffre d’affaires l’an passé.

Non-respect des engagements d’Edenred selon WiiSmile

En décembre 2019, le capital de WiiSmile a évolué. La participation de 12 % détenue par Edenred (groupe spécialisé dans les solutions de paiement dans le monde du travail et maison-mère de Ticket Restaurant) a été rachetée.
« Nous avons profité de l’augmentation de capital pour associer les cinq associés fondateurs, les managers et les salariés de WiiSmile qui étaient incités à participer à travers une souscription dédiée. Plus de 75 % de nos salariés y ont souscrit. L’ensemble de ses parties prenantes détiennent désormais environ 72 % du capital. C’est une manière de réaffirmer notre identité d’entreprise. Le reliquat est détenu par des actionnaires financiers entrés dans le capital entre 2004 et 2007 », explique Sylvain Bianchini.
Mais le désengagement capitalistique d’Edenred est lié à un volet judiciaire. Le 20 mars 2019, WiiSmile a assigné Edenred France et sa filiale ProwebCE devant le tribunal de commerce de Lyon, « leur reprochant de ne pas avoir respecté leurs engagements dans le cadre de l’accord opérationnel afin de limiter artificiellement la valeur des titres de la société sur lesquels Edenred France disposait d’options d’achat », selon un extrait du rapport du premier semestre 2019 de ce groupe. C’est cette désunion qui aurait pousser WiiSmile à développer en solo une offre de titres repas qui devrait émerger d’ici fin juin.